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Sur le vif

Une femme, tête de liste d'Ennahdha, devient maire de Tunis, une première

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 4 Juillet 2018 à 11:04

           


« Je dédie cette victoire à toutes les femmes de mon pays, à toute la jeunesse et à la Tunisie », affirme la nouvelle mairesse de la capitale tunisienne Souad Abderrahim, celle qui portera désormais le titre de « Cheikha de la Médina », une première. Tête de liste du parti islamiste Ennahdha, mais se définissant comme indépendante, elle remporte, mardi 3 juillet, la victoire à 26 voix contre 23 lors d’un second tour des élections au conseil municipal boycotté par certains élus, face à Kamel Idir, candidat du parti au pouvoir Nidaa Tounes.

C’est à Sfax que Souad Abderrahim voit le jour le 16 décembre 1964. En 1983, elle obtient son bac et intègre la faculté de médecine de Monastir. Au cours de ses études, la jeune Souad Abderrahim, qui est membre du bureau exécutif de l’Union des étudiants tunisiens (UGTE), connait des déboires en raison de son militantisme et passe même un séjour en prison en 1985, car elle est considérée comme une opposante au pouvoir. C’est là qu’elle arrête de porter le voile. Malgré ce parcours tumultueux, elle obtient son diplôme en pharmacie en 1992 et devient gérante d’une entreprise pharmaceutique.

Côté politique, Souad Abderrahim reste une alliée de longue date du parti Ennhadha. En effet, entre 2011 et 2014, elle siège à l’Assemblée Constituante pour le compte de ce parti avant de s’effacer complètement de la sphère politique jusqu’aux campagnes municipales de mai 2018. L’opinion publique a accusé Ennhadha de vouloir utiliser Souad Abderrahim pour moderniser l’image du parti, qui s’est transformé en 2016 comme une instance « civile à référent islamique ». L’étiquette d’islamiste dont le parti s’est toujours paré, Souad Abderrahim la refuse et elle clame être une « musulmane démocrate ».

Après les réjouissances, face aux travaux, car elle devra faire ses preuves comme les 52 femmes élues maires en Tunisie, selon un décompte du journal arabophone Al-Maghreb. « Le premier dossier, ça sera l’amélioration de l’esthétique de Tunis », a déclaré la mairesse nouvellement élue d'une capitale qui souffre depuis plusieurs années d’un problème de gestion des déchets.

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