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Sur le vif

Turquie: un projet controversé

| Mercredi 9 Août 2006 à 10:40

           


La Turquie a lancé samedi la construction d'un grand barrage sur le Tigre, malgré les violentes critiques suscitées par le projet.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a participé à l'inauguration du chantier du barrage d'Ilisu, près de Dargecit, à 45 kilomètres de la frontière syrienne, posant la première pierre d'un projet très controversé depuis sa conception, à la fin des années 70.

Au coeur des critiques, la petite ville d'Hasankeyf, sur les bords du Tigre, cité prospère de l'ancienne Mésopotamie aujourd'hui frappée par la pauvreté, risque de voir une partie de ses terres ensevelies sous le lac du barrage.

Les nombreux opposants au projet, qui prévoit également la construction d'une centrale hydroélectrique, craignent la disparition non seulement d'un site historique unique, où se côtoient des monuments assyriens, romains et ottomans, mais aussi d'un style de vie traditionnel, préservé jusqu'ici par sa population, kurde et arabe.

Pour arrêter le projet, des militants ont remis une pétition à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg et ont appelé les créanciers étrangers à suspendre leurs prêts au consortium international chargé de la construction de l'édifice.

Au contraire, les partisans du barrage estiment qu'il apportera à cette région pauvre les moyens de développer son économie, en permettant notamment la création de 10.000 emplois, le développement d'une activité de pêche et l'irrigation des terres agricoles.

"Ce barrage est une arme de destruction culturelle massive, pas seulement à cause du grand nombre de monuments mais aussi de la culture, des gens d'ici", explique Maggie Ronayne, archéologue à l'Université nationale d'Irlande de Galway, qui travaille dans la région depuis 1999.




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