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Communiqués officiels

Pour l'arrêt immédiat des bombardements au Liban

Une déclaration de Marc Everbecq, maire de Bagnolet

Rédigé par Marc Everbecq, maire de Bagnolet | Lundi 17 Juillet 2006 à 18:20

           


Riham, Mohamad, Walaa, Khaled, Reem, Amani, Ibrahim, Israa, Ali, Dala, Nasser.
Ce sont des enfants palestiniens, filles et garçons de 9 à 12 ans.
Ils vivent dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila au Liban jumelé avec la ville de Bagnolet (93).

Ces enfants sont accueillis par la municipalité de Bagnolet du 12 au 30 juillet.
En les voyant prendre le car ce lundi matin avec d’autres enfants de Bagnolet pour passer des vacances à Yzeure, j’ai pensé à leur retour dans une quinzaine de jours. Pourront-ils rentrer dans le pays qui les accueille, le Liban ?

Depuis leur arrivée je les ai vu inquiets des conséquences des bombardements israéliens. Pendant plusieurs jours il était presque impossible de joindre le Liban et les familles au téléphone. Certains pleurent. Pour d’autres la souffrance est sans voix. Mais pour toutes et tous on peut lire dans leurs yeux une immense tristesse et un grand désarroi malgré toutes les attentions des familles bagnoletaises qui les accueillent. C’est en se rapprochant d’eux pour tenter de leur apporter un peu de réconfort que les questions politiques ne manquent pas de venir.

Pourquoi ces bombardements ? Pourquoi cette escalade de la violence ? Pourquoi toutes ces victimes civiles dont de nombreux enfants ?

On se dit qu’après l’entrée des militaires israéliens dans la Bande de Gaza, une étape nouvelle vient d’être franchie avec le bombardement par l’armée israélienne du Liban et de sa capitale Beyrouth.

Cette offensive militaire brutale contre le Liban va exacerber toutes les tensions du Proche-Orient et menace la sécurité internationale. En prétendant contrer le Hezbollah, le gouvernement israélien prend le risque immense et inconsidéré de déstabiliser le Liban et de laisser place à une nouvelle guerre civile. Pour quels objectifs ? On se le demande ! Car une victoire militaire israélienne est tout simplement impossible. Dès lors on ne peut que craindre les résultats de cette escalade. Et le mot crainte a un sens particulier dans la mémoire collective des Libanais et des Palestiniens sur qui plane toujours le spectre des massacres de Sabra et Chatila. Je lance donc cet appel pour que cette histoire terrible ne recommence pas.

Comment peut-on encore accepter de laisser un Etat bafouer le droit international sans qu’aucune réaction et sanction de la communauté internationale n’intervienne ?
Comment peut-on accepter que les droits du peuple palestinien conformément aux résolutions des Nations-Unies ne soient toujours pas respectés et appliqués ?
Comment accepter de voir continuellement s’embraser cette région du Proche-Orient avec son lot de victimes civiles, où la notion de droits humains risque de disparaître au profit d’une totale radicalisation des esprits et des mouvements.

Aujourd’hui à Bagnolet, nous sommes solidaires ! Nous célébrons la venue des enfants palestiniens du camp de Chatila du Liban qui auraient pu ne pas arriver jusqu’à chez nous suite aux bombardements de l’aéroport de Beyrouth. Cet échange au travers de notre jumelage représente, plus que jamais dans cette situation, toute la solidarité légitime que les Bagnoletais souhaitent pouvoir exprimer aux peuples Palestiniens et Libanais. Je pense aux populations ainsi qu’aux maires et aux députés des villes de Saïda, Tripoli, et Ghobeiry qui nous ont aidé à mettre en œuvre notre solidarité avec les réfugiés palestiniens. Je pense aux représentants des Palestiniens au Liban, à ceux des comités populaires des camps et à celui en particulier des habitants de Chatila.

Nous sommes à leurs côtés pour exiger une intervention urgente de la France et de l’Europe pour faire cesser au plus vite ces invasions et faire respecter le droit international et les résolutions des Nations-Unies. Je regrette que le Président de la République n’ait pas fait entendre la voix de la France auprès de George Bush et des autres dirigeants du G8 pour exiger d’Israël l’arrêt immédiat des bombardements.

J’ai sollicité les maires des villes jumelées avec les camps de réfugiés palestiniens du Liban et de Palestine afin d’interpeller les autorités françaises et internationales.
Nous demandons que les bombardements meurtriers sur le Liban s’arrêtent immédiatement. Nous demandons que les militaires israéliens cessent d’intervenir au Liban comme à Gaza. Nous demandons que les deux soldats israéliens prisonniers soient libérés, tout comme les ministres et les députés palestiniens élus démocratiquement au sein de l’Autorité palestinienne. Nous demandons que soit relancé sans attendre un processus de paix sous contrôle de la communauté internationale.

Bagnolet, le 17 juillet 2006





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