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Sur le vif

Palestiniens et Israéliens s'accusent mutuellement

| Samedi 1 Juillet 2006 à 09:10

           


Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies vendredi, des diplomates palestiniens ont accusé Israël d'avoir prémédité son opération militaire en cours dans la Bande de Gaza pour miner l'Autorité palestinienne, alors que leurs homologues israéliens ont affirmé que le territoire palestinien était devenu une "base de terrorisme" soutenue par le gouvernement du Hamas.

La réunion, qui a été tenue à l'appel de pays arabes souhaitant l'arrêt immédiat de l'offensive israélienne, ne s'est pas soldée par une résolution, apparemment en raison de l'opposition des Etats-Unis.

Selon l'observateur palestinien à L'ONU, Riyad Mansour, l'opération militaire israélienne, lancée cette semaine pour tenter de libérer un soldat israélien capturé par des militants palestiniens, est en fait une "invasion majeure" planifiée avant l'enlèvement du caporal Gilad Shalit, dimanche dernier. Selon Mansour, elle sert à "saboter l'accord récent" entre le Fatah et le Hamas, qui visait à "ouvrir la porte pour une reprise des négociations et du processus de paix".

L'ambassadeur adjoint israélien, David Carmon, a répliqué que la Bande de Gaza était devenue une "base de terreur activement soutenue par le gouvernement du Hamas" après le retrait de Tsahal l'année dernière, qui avait été réalisé justement pour "revitaliser le processus de paix".

L'Etat hébreu a réagit à l'enlèvement de Shalit "après de longues semaines de retenue israélienne face à de nombreuses tentatives d'enlèvement et à des attaques incessantes de roquettes Kassam de la Bande de Gaza qui ont visé des civils, des écoles et des habitations", a soutenu Carmon.

Il a également souligné que la présence israélienne est limitée à "une très petite zone dans le sud de Gaza" et ne vise qu'à empêcher un transfert de l'otage hors du territoire. "Son objectif n'est pas de punir ou de se venger", a-t-il ajouté.

Au contraire, Mansour a estimé que les assauts par voie aérienne et terrestre "punissent collectivement et terrorisent la population civile palestinienne (...) dorénavant complètement assiégée".

Selon Mansour, le but ultime de l'offensive israélienne est de "provoquer l'effondrement complet" de l'Autorité palestinienne pour qu'Israël puisse affirmer ne pas disposer d'un "partenaire pour la paix" et engager des mesures unilatérales.

Il a demandé au Conseil de sécurité de condamner l'agression israélienne, d'ordonner une cessation immédiate des hostilités et la remise en liberté de 64 Palestiniens détenus ces derniers jours, des représentants élus pour la plupart.

Mais aucune résolution n'a circulé parmi les membres du Conseil vendredi, apparemment en raison de l'opposition des Etats-Unis, allié le plus important d'Israël.

L'ambassadeur américain John Bolton a préféré appeler "toutes les parties à éviter les actions qui pourraient causer une escalade de cette situation", tout en soulignant "le droit sans équivoque d'Israël à se défendre et (à défendre) la vie de ses citoyens".




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