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Cinéma, DVD

« Or noir », un film certifié 18 carats

Rédigé par Mounir Benali et Huê Trinh Nguyên | Dimanche 4 Décembre 2011 à 00:00

           

Après quatre ans d’absence, Jean-Jacques Annaud établit un retour réussi avec un grand film d’aventure au casting de haute volée.



© 2011 Warner Bros
© 2011 Warner Bros
En plein dans les années 1930, au moment de la découverte du pétrole, Or noir raconte la rivalité entre deux émirs d’Arabie, Nesib et Amar, l’un partisan du développement économique, l’autre gardien de la tradition. Entre ces deux visions du monde, un jeune prince, Auda, fils d’Amar détenu par Nesib mais élevé tel un fils adoptif, va unir les tribus du royaume du désert et tenter de concilier ces deux conceptions de la société arabe en devenir.

Fresque épique, Or noir a toutes les allures d’un conte historique tiré des Mille et Une Nuits : des étendues désertiques aux palmeraies arabes, en passant par des palais somptueux, les décors (appuyés par une superbe lumière) sont plantés afin de plonger le spectateur dans cette péninsule Arabique de l’entre-deux-guerres. Un souffle épique traverse les grandes batailles (sans effets numériques), filmées de manière magistrale comme seul Jean-Jacques Annaud sait le faire. Le film étant orchestré d’une bande son sublime, composée par James Horner (Titanic, Braveheart, Avatar...).

Mais rien de cela n’aurait été ressenti sans la prestation des acteurs : Antonio Banderas, en émir tout à la fois soucieux de faire entrer son pays dans la modernité et impatient de devenir très riche, contrairement à son rival Mark Strong, tenant à conserver les traditions de son pays de crainte de voir une culture ancestrale disparaître au profit du pétrodollar.

Au milieu de ces deux adversaires, Tahar Rahim porte le film sur ses épaules en jeune prince intellectuel, qui réveillera de manière initiatique, comme dans Un prophète de Jacques Audiard, le guerrier stratège qui sommeillait en lui.

Jean-Jacques Annaud ne sombre pas dans un manichéisme idéologique comme l’illustrent si bien ses personnages qui ne sont jamais clairement bons ni mauvais. Chacun doit faire des sacrifices pour gagner l’amour de ce fils et gouverner son peuple de la manière la plus juste, tout en prenant en compte les interprétations du Coran.

Le cinéaste mêle avec habileté les légendes arabes, l’islam (rarement traité comme cela au cinéma) et les nouvelles richesses arrivées avec le pétrole qui fera basculer la péninsule vers une nouvelle ère. À travers une fresque aventurière cinématographique, des thématiques qui sonnent comme un écho envers notre monde actuel.







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