Communiqué
Depuis quelques jours, le débat sur l’islam et les musulmans resurgit. Il ne se passe pas une semaine sans que ces deux sujets ne soient abordés de façon très négative au point d’enraciner dans les esprits l’idée que les musulmans et l’islam sont synonymes de problèmes, de dangerosités…
Ainsi, monsieur Redecker cède à l’islamophobie ambiante en dévoilant dans son texte, son ignorance de l’islam et des musulmans, avec une certaine arrogance, et que nous devrions accepter comme pièce de débat, sous prétexte qu’il est professeur de philosophie. Peut être qu’en produisant un texte aussi truffé d’inepties, d’approximations et d’injures avait-il d’autres desseins que le débat ou la réflexion philosophique ?
Cependant il ne peut faire l’objet de menace de mort. En effet, la liberté d’expression est ancrée dans un socle de valeurs communes qui nous permet de produire, d’échanger et d’inviter au débat et à la réflexion. La frontière entre la critique et l’insulte ou l’incitation à la haine est parfois si étroite, que la raison nous oblige à la vigilance et à lutter contre la haine d’où qu’elle provienne et envers qui que ce soit. Toutefois les injures et les incitations à la haine ne participent jamais du débat et de la réflexion, les tribunaux et les tribunes sont là pour y répondre. L’Etat de droit doit s’accomplir et se prononcer en toute justice.
La condamnation de la menace de mort n’enlève en rien notre condamnation d’un texte porteur d’autant de préjugés, de stéréotypes et de contre vérités.
Il est faux de reprocher aux musulmans de refuser le débat sur leurs textes. Depuis la naissance de l’islam, la pratique de l’échange et du débat contradictoire est permanente.
Les valeurs de la République devraient nous permettre d’agir dans le respect et de vivre ensemble quels que soient nos sensibilités philosophiques, politiques et religieuses afin de s’orienter vers un avenir plus serein.
Nous appelons la justice à prendre le relais pour laisser place à la raison car l’instrumentalisation de la peur de l’islam risque de s’amplifier avec la campagne présidentielle.