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Points de vue

Musulman-e-s de France, osons la fraternité !

Rédigé par Leila Ngazou | Vendredi 19 Octobre 2018 à 14:37

           


Musulman-e-s de France, osons la fraternité !
La peur semble s’installer peu à peu en France. C’est le soupçon qui guide nos vies. Le repli sur soi et les égoïsmes de tous bords gagnent du terrain. Le jeu de la surenchère des idéologies extrémistes, qu’elles soient nationalistes ou religieuses par réseaux sociaux interposés, se combinent avec la hantise du « grand remplacement » que des « peuples » imposeraient par la loi de l’islam.

Parallèlement, les lois successives édictées en France rangent l’hospitalité au rang de bon sentiment. Serait-il irréaliste de la mettre en pratique ? La fraternité serait-elle devenue dangereuse ?

Pourtant, la fraternité, cette valeur à la fois citoyenne et spirituelle, a encore toute sa place. Non seulement dans la devise républicaine, mais aussi dans l’espace qui est le nôtre : notre pays, la France. Pour les citoyens musulmans attachés à ce pays, il est urgent de se réveiller et de réenchanter la fraternité.

Le 21 octobre 2018, la 16e édition de la Rencontre annuelle des musulmans du Sud (RAMS), qui a lieu au parc Chanot, à Marseille, a pour titre : « Osez la fraternité ! ». Organisée chaque année par le Centre musulman de Marseille (CMM), cette rencontre, ouverte à tous, est l’occasion pour les musulmans de la région PACA, soucieux de l’évolution de la société, de s’interroger et de réfléchir sur des sujets qui les touchent et les questionnent.

Cette année, l’accent est mis sur ce qui nous unit, car notre pays traverse une crise grave, sociale et politique. Grave, parce qu’elle touche à l’unité et à la cohésion du pays. Les idéologies extrémistes et racistes trouvent écho de plus en plus auprès de personnes déçues par les gouvernements successifs. Les revendications identitaires jettent le trouble dans les esprits, c’est le temps du soupçon et de la peur.

Or, aujourd’hui plus que jamais, il est vital de réaffirmer avec force et détermination les valeurs de la devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité. Nous sommes convaincus, citoyens musulmans, qu’œuvrer pour la fraternité et la promouvoir dans ce pays est la façon la plus accomplie de vivre sa foi et de participer à créer du commun.

Le défi que nous nous fixons : donner du sens au mot « fraternité ». « Nul ne sera véritablement croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même », nous rappelle un hadith bien connu (rapporté par Al-Boukhâry et Mouslim). Le principe de fraternité, depuis longtemps les musulmans en ont fait leur crédo de vie, il n’est pourtant ni audible ni visible par tous. Ce sont ces actions, ces engagements, ces témoignages de personnes de toutes conditions que nous voulons mettre à l’honneur.

Rendez-vous incontournable qui rassemble un public large du grand Sud de la France, la RAMS invite des conférenciers et des personnalités pour qui l’avenir de ce pays ne peut se concevoir que dans la convivance et la rencontre. La Rencontre annuelle des musulmans du Sud se veut le témoignage authentique de l’engagement de ces femmes et ces hommes qui tissent au quotidien des liens de convivance. Qu’ils soient du monde de l’associatif, du cultuel, de l’entreprenariat, des universitaires, chacun-e apportera sa contribution à cette Rencontre placée sous le signe de la fraternité. Ces femmes et ces hommes qui veulent croire que l’avenir ne peut s’écrire qu’avec l’autre.

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Cadre associative au sein du Centre musulman de Marseille et ancienne élue au sein du Conseil régional du culte musulman Provence-Alpes-Côte d’Azur, Leila Ngazou est directrice de la Rencontre annuelle des musulmans du Sud 2018.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par DUCHNOCK le 19/10/2018 23:32 | Alerter
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Fraternité avec les homosexuels, les mécréants et les apostats !

2.Posté par François Carmignola le 21/10/2018 09:20 | Alerter
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L'emploi du mot "fraternité" quand on n'est pas complètement éloignée de L'UOIF fait bien sur penser à un autre type de fraternité, et qui est celle qui rassemble certains musulmans, en l'occurrence les frères musulmans, précisément.
Faire cyniquement le rapprochement entre un mot tiré de la devise de la République et les discutées pratiques sectaires d'un mouvement fascisant est habile et maladroit à la fois.


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