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Points de vue

Les mots piégés du débat républicain : à l’assaut du mot « radicalisation »

Rédigé par Pierre Henry | Jeudi 31 Mars 2022 à 11:00

           

Les mots qui fâchent, les mots du vocabulaire politique, souvent mal connus, employés de manière inappropriée, instrumentalisés sont nombreux. Ils se répètent et se buzzent en réseaux, confortant postures et partis pris. Ils font débat et nous divisent. Ce sont les mots piégés du débat républicain. Ces mots, nous allons les déminer, les expliquer ou simplement vous permettre de mieux les connaître. Le mot du jour ici décrypté : la radicalisation.



Le terme de radicalisation est fréquemment associé à la sphère religieuse. Il désigne le processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme d'action violente directement liée à une idéologie extrémiste qui conteste l'ordre établi et bascule dans le terrorisme. Ainsi en va-t-il, par exemple, de l'ultra droite ou de l'islam radical.

Dans son sens premier, l'adjectif « radical » est utilisé depuis le 15e siècle pour se référer à la racine, à l'essence de quelque chose. Cela signifie que cette chose est sans exception ou atténuation, sans nuance en somme. Dans les années 1980, le débat politique se durcit et le mot « radicalisation » est alors de plus en plus fréquemment utilisé pour caractériser une dérive du discours de droite et d'extrême droite. Si tous les partis politiques peuvent être accusés d'une radicalisation du discours, c'est le Front national qui est alors le plus souvent concerné.

Ces dernières années, le durcissement des mouvements sociaux a été présenté comme un risque de radicalisation, à l'image des gilets jaunes ou des anti-passe sanitaires dont certains leaders ont appelé jusqu'au renversement de l'État de droit. Les adeptes de la radicalité peuvent se montrer très excessifs dans leurs propos puisque leur cause a pour objet de contester l'ordre établi. Néanmoins, tous les adeptes d'idéologies qui s'écartent de la norme ne tombent pas dans ce processus de radicalisation.

L'individu qui se radicalise est persuadé de la justesse de son combat. Il va alors s'isoler de ceux qui ne partagent pas sa vision de la société au sein de sa famille, à l'école, dans son entreprise, et va se rapprocher de ceux qui vont le conforter dans ses idées. Il devient de ce fait hermétique à toute nuance de la pensée. Ainsi coupée de tout contre discours et nourrie de complotisme, la personne radicalisée peut avoir recours à la violence, arguant que seule une action drastique peut transformer la société en profondeur. Se radicaliser consiste donc à se détourner du cadre démocratique pour porter les idéologies extrémistes que nous avons évoquées tout à l'heure.

En France, l'apologie du terrorisme, l'appel à la haine, constituent des crimes et des délits passibles de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

Après être revenu sur l'origine du mot « radicalisation » et sa balade dans l'actualité, un spécialiste nous aide à y voir encore plus clair. Ici Jacqueline Costa-Lascoux

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Pierre Henry est le président de l’association France Fraternités, à l’initiative de la série « Les mots piégés du débat républicain », disponible également en podcast sur Beur FM.

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 04/04/2022 17:08 | Alerter
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Il est tout à fait surprenant que dans ce docte exposé, on mette au même rang idéologies d'extrême droite et "islam radical"... Pourtant la "radicalisation" est bien l'euphémisme qui désigne la terrible maladie qui affecte la religion musulmane, voire une culture entière sur son sol d'origine et jusque dans ses immigrations dans le monde occidental.

Haine forcenée de soi et des autres, assise sur un culte maladif des origines, encouragée par des politiques cyniques, par des terrorismes organisés, par des hommes de foi trop content de susciter des enthousiasmes sectaires, par tous les horribles dévoiements causés par l'inculture, la méchanceté et la bêtise. En bout de chaîne, la violence stupide et suicidaire de demi fous manipulés qui causent des souffrances infinies.

Pourquoi ne pas le dire plutôt comme ça ? On a quelque chose à cacher ? On a peur de déplaire ?
On rappellera le célèbre "ce sont les frères musulmans qui m'ont déradicalisé", de la part du très docte Tarek Obrou... N'oubliez pas: politiques cyniques, terroristes patentés, radicalisés manipulés...

2.Posté par Rond LEDARON le 05/04/2022 21:09 | Alerter
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Radicalisation ,terme utilisé pour disqualifier celles et ceux qui ne "mangent pas dans la main" d'un état qui s'est mis en tête de définir ce qu'est l'Islam ,et ce, en contradiction avec sa supposée neutralité.
Radicalisation, du mot radical : retour à la racine.
Radicalisation,joker commode pour hypnotiser tout musulmans qui s'attachent à ses textes.
Exemple : faire ses prières à l'heure à la mosquée,s'habiller selon les préceptes islamiques,prêcher l'Islam,donner des cours ,faire apprendre le Coran sont pour nos frileux institutionnelles des signes de radicalisation donnant le droit à une fiche "S" en "bonne et due forme".
Il en va ainsi d'un pays qui mis en place les lois scélérates.

3.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 07/04/2022 22:05 | Alerter
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@ledaron Vous semblez considérer tout ce qu'on appelle "islam radical" comme une pratique ordinaire et acceptable de la religion musulmane.

Il s'agit pourtant en gros du contenu des prêches qui poussèrent certains jeunes français à devenir combattants de l'Etat Islamique et pour cela à partir au Moyen-Orient mener une guerre pour le moins condamnable.

Détrompez nous ou expliquez nous mieux...

4.Posté par Rond LEDARON le 21/04/2022 13:09 | Alerter
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@françois,
Qui décide de la radice alité d'un culte ? Sûrement pas un état laïc neutre et encore moins ta petite personne idéologiquement partiale.
Ce sont d'abord et avant tout les tenants de cette religion qui, au regard de ses textes qui appréhendent le mieux.
Pour ce qui est des prêches (fantômes donc fantasmés), trouve moi en d'explicites... qu'on rigole un peu... 😅


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