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Sur le vif

Les enfants soldats laissés à l'abandon

| Mercredi 11 Octobre 2006 à 12:03

           


Plus de deux ans après le lancement d'un programme national en République démocratique du Congo (RDC) visant à démobiliser les enfants soldats et à les réinsérer dans la vie civile, au moins 11.000 sont encore dans les rangs de groupes armés ou ne donnent pas signe de vie, souligne Amnesty International dans un rapport publié ce mercredi.

Le programme officiel de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) "n'apporte pas aux enfants la protection et le soutien dont ils ont besoin", accuse l'organisation de défense des droits de l'Homme.

"De nombreuses filles ont été enlevées par des groupes armés opérant en RDC: dans la majorité des cas, on ne sait pas ce quelles sont devenues", souligne Amnesty. "Soit elles ont été abandonnées, soit on les a considérées à tort comme 'personnes à charge' de combattants adultes", ne relevant pas du programme de DDR.

A ce jour, le gouvernement congolais n'a pris aucune mesure pour retrouver la trace des enfants disparus, dénonce également Amnesty.

"les commandants et les combattants adultes ne s'estiment pas obligés de libérer les jeunes filles et fillettes, qu'ils considèrent comme leur propriété sexuelle" selon des informations recueillies par l'ONG. Cette attitude discriminatoire est prolongée par certains responsables du programme de DDR, qui considèrent injustement ces jeunes filles comme des "personnes à charge" des combattants adultes ne relevant pas de leur programme, précise Amnesty.

"Beaucoup de filles ont le sentiment de n'avoir pas d'autre choix que de rester dans le groupe armé, car elles craignent d'être torturées ou tuées si elles essaient de s'évader."

Lancé par le gouvernement congolais, le programme de DDR concerne au total quelque 150.000 combattants, dont 30.000 enfants, selon des estimations. En juin 2006, la commission gouvernementale chargée de ce programme a annoncé qu'elle avait démobilisé un peu plus de 19.000 enfants.

"La plupart des enfants libérés qui ont retrouvé leur famille et leur lieu d'origine -qu'il s'agisse de garçons ou de filles n'ont guère reçu de soutien lors de leur retour à la vie civile", souligne par ailleurs Amnesty. "La possibilité de s'instruire ou d'apprendre un métier ne leur a pas été suffisamment offerte."




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