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Monde

Les Palestiniens aux urnes

Rédigé par Assmaâ Rakho Mom | Mardi 24 Janvier 2006 à 04:53

           

Les élections législatives palestiniennes doivent avoir lieu ce mercredi 25 janvier 2006, et la campagne électorale a débuté le 3 janvier. Pourtant, la tenue de ces élections avait été menacée et un report était envisagé si les Palestiniens habitant Jérusalem-Est étaient empêchés de voter. « Nous sommes tous d'accord que Jérusalem doit être inclus dans l'élection. Et toutes les factions sont d'accord pour qu'il n'y ait pas d'élections si ce n'est pas le cas » avait prévenu le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, sur Al Jazeera. Finalement, après une période de flottement, Jérusalem-Est comportera bien des bureaux de vote et ses habitants pourront désigner leurs représentants au Parlement. A la veille du renouvellement de la représentation palestinienne, quelles sont les listes en compétition ? Et qu’en est-il du cas Marwan Barghouti ?



Les Palestiniens aux urnes

Fatah, FDLP, Hamas, Indépendants, etc…

Le 25 janvier prochain, les quelques 1,3 million d'électeurs palestiniens auront le choix, une fois dans l'isoloir, entre 11 listes différentes et plus de 400 candidats indépendants. Mais le scrutin risque fort de se jouer entre deux principales listes : celle du Fatah emmenée par le très populaire Marwan Barghouti et celle du Hamas de Ismaïl Haniyeh. Outre ces deux mouvements dominants, seront aussi présents dans la compétition le FDLP (Front démocratique pour la libération de la Palestine), associé au PPP (Parti du peuple palestinien) et à l'Union démocratique palestinienne ; ces trois mouvements se regroupant au sein de la liste Al-Badil (L'Alternative). Assassiné par Israël en 2001, Abu Ali Mustapha, secrétaire général du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) donne son nom à la liste du parti. Regroupés sous le vocable « Liberté et justice sociale », le FLPP (Front de lutte populaire palestinienne), le mouvement Kafi et le parti des Verts forment une autre liste. Au nombre des listes regroupant des indépendants, on peut retrouver : des anciens du FPLP avec la liste « Alliance nationale pour la justice et la démocratie » ou encore d'ex-ministres, tels Salam Fayyad (ex-ministre des Finances) et Hanan Achrawi (Enseignement Supérieur) menant la liste de « La troisième voie ». « Liberté et indépendance », du Front arabe palestinien, ainsi que « La justice palestinienne », du Parti palestinien de la justice, viennent s'ajouter aux listes en course. Il est toutefois à préciser que le Jihad islamique a choisi de boycotter le scrutin.
Le dernier Conseil législatif palestinien (le Parlement) avait été élu en 1996 et se sont près de 130 membres qui s'apprêtent à être renouvelés ce mercredi.

Marwan Barghouti
Marwan Barghouti

Barghouti : enfermé mais omniprésent

Condamné cinq fois par Israël à la prison à vie en 2004, Marwan Barghouti mène pourtant la liste du Fatah. Pour autant, aucune libération du jeune leader n'est prévue. Seule largesse octroyée au prisonnier par l'Etat hébreu, Barghouti a pu mener campagne depuis sa prison, et ce en ayant été autorisé dimanche à s'exprimer sur les chaînes satellitaires d'Al Jazeera et Al Arabiya. Selon le très populaire prisonnier, les élections législatives, « début du soulèvement démocratique », devront aboutir à « un gouvernement de réformes s'appuyant sur une large base populaire et parlementaire ». S'exprimant au sujet de la participation du Hamas, dont il se félicite, Marwan Barghouti a annoncé que « le Hamas fera partie intégrante de l'Autorité palestinienne ». « Tant que durera l'occupation, les Palestiniens auront le droit de résister », a-t-il martelé, exprimant le souhait d'une solution « qui permette aux réfugiés de rentrer, qui mette un terme à l'occupation et à la colonisation, et qui libère tous les prisonniers ».

Surveillance des élections

Outre la PICCR (Palestinian independent commission for citizen's rights), important organisme palestinien de défense des droits de l'homme créé en 1994, plusieurs organisation non gouvernementales internationales devraient faire le déplacement afin de faire office d'observateurs des élections. Parmi elles, la Mission d'observation des élections de l'Union Européenne, comportant plus de 170 membres et se rattachant à la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, le NDI (National democratic institute for international affairs) américain, proche du parti démocrate, ou encore le Carter Center (centre Carter, ndlr), du nom de l'ex-président américain Jimmy Carter.




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