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Les Etats-Unis seuls contre l’Iraq

Rédigé par Colin Mohammed | Lundi 9 Septembre 2002 à 00:00

           

Malgré une campagne diplomatique très active auprès des Etats alliés, tous ont refusé une attaque armée contre l’Iraq. Seul le conseil de sécurité de l’ONU doit décider d’une action. Mais l’obsession de Bush est si importante, qu’il est décidé à ne pas écouter la communauté internationale. Il sait que le soutien du peuple américain est décisif. Une campagne médiatique a donc été orchestrée pour justifier la menace iraquienne, un an après le 11 septembre 2001.



Malgré une campagne diplomatique très active auprès des Etats alliés, tous ont refusé une attaque armée contre l’Iraq. Seul le conseil de sécurité de l’ONU doit décider d’une action. Mais l’obsession de Bush est si importante, qu’il est décidé à ne pas écouter la communauté internationale. Il sait que le soutien du peuple américain est décisif. Une campagne médiatique a donc été orchestrée pour justifier la menace iraquienne, un an après le 11 septembre 2001.

 

Les principaux dirigeants des Etats-Unis ont investis les écrans de télévision des principales chaînes. Le message : si les Nations Unies et la communauté internationale n'obtiennent pas rapidement un désarmement en Iraq, les Etats-Unis sont prêts à agir seuls contre le régime de Saddam Hussein. Voilà ce que n’ont pas arrêtés de marteler les ténors de l’administration Bush ce week end. Condoleeza Rice, conseillère à la sécurité nationale a ainsi déclaré sur CNN que Georges Bush « se réserve le droit d’agir » contre l’Iraq et quelque soit la réaction des Nations Unies jeudi lorsque Georges W. Bush fera son discours. « Le président conservera toute son autorité et ses options pour agir d’une manière appropriée et unilatéralement » a certifié le secrétaire d’Etat Colin Powell sur la chaîne Fox News.

Face à la communauté internationale hostile aux actions belligérantes des Etats-Unis, Georges Bush tente un tour de force en essayant de s’allier toute l’opinion publique de son pays. D’autant plus, tous les médias vont consacrer leurs espaces au souvenir du douloureux 11 septembre. Bush veut s’appuyer sur les craintes du terrorisme qu’exprimera son peuple devant les horribles images des attentats pour justifier la nouvelle guerre contre l’Iraq.

 

Echec de la campagne diplomatique

La campagne diplomatique menée depuis une semaine par Washington envers les Etats européens semble avoir échouée. L’Europe est dans son ensemble opposée à toute intervention militaire des Etats-Unis. Joschka Fischer, le chef de la diplomatie allemande a jugé qu’une attaque des Etats-Unis contre l’Iraq serait « une erreur fatale ». Le Danemark qui préside actuellement l’Union Européenne a déclaré par la voix de son chef de la diplomatie que seul  ' le Conseil de sécurité doit décider de ce qu'il faut faire » pour résoudre la crise iraquienne'. C’est la même position qu’a exprimé à maintes reprises le président Jacques Chirac. Même si Tony Blair est décidé à suivre les Etats-Unis dans cette guerre, le soutien britannique reste fragile. En effet l’opinion publique semble opposée à toute participation à cette éventuelle guerre. De plus, un grand nombre de députés du propre parti de Tony Blair ont manifesté leur désapprobation. De son côté, Moscou a de nouveau mis en garde Washington dimanche contre toute intervention unilatérale contre l'Iraq. La Russie estime qu'une attaque américaine contre le régime de Bagdad pourrait sonner le glas de la coalition internationale anti-terroriste. Moscou n’a pas manqué d’affirmer aux Etats-Unis le choix d’un règlement politique du problème iraquien dans le cadre de l’ONU. La Chine estime que « l'usage de la force n'est pas la façon de résoudre le problème, la souveraineté et l'intégrité territoriale des autres pays doivent être entièrement respectées. »

 

Opposition des pays arabes

Les pays arabes sont tous opposés à une intervention américaine contre l’Iraq. 'Nous rejetons tous une action militaire américaine contre l'Irak', a déclaré aux journalistes, à Djeddah, le ministre d'Etat omanais pour les affaires étrangères, Youssef Ben Alaoui Ben Abdallah, entre deux sessions d'une réunion des chefs de la diplomatie des six pays du Conseil de coopération du Golfe. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a averti qu'une éventuelle frappe américaine aurait de 'graves répercussions sur l'Iraq, sur ses voisins et sur la stabilité de la région tout entière'. Selon lui, les pays arabes sont 'déterminés à agir rapidement pour éviter une telle frappe, encourager la poursuite du dialogue entre l'Irak et l'ONU et résoudre les questions en suspens, en premier lieu celle du retour des inspecteurs' en désarmement.

 

Bush n’écoutera pas les Nations Unies

Bush, se rendra pour la forme à l’ONU. Il doit prononcer jeudi un discours crucial sur la question iraquienne devant l'Assemblée générale des Nations Unies, à New York. Mais quelles que soient les réactions à ce discours, Colin Powell a prévenu que la priorité c’est la défense des Etats-Unis. D’autant plus, la publication faite lundi par un centre de recherche indépendant basé à Londres d’un rapport sur l' armement iraquien met en cause Bagdad. Selon l’IISS, même s’il est peu probable que l’Iraq se dote prochainement d’armes nucléaires, la menace est plus sérieuse dans les domaines chimiques et surtout biologiques. La maison blanche se servira sans doutes, de ce rapport pour mener une guerre que le monde rejette.





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