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Points de vue

La protection du peuple palestinien, une urgence absolue : l'Appel de Paris

Rédigé par Collectif | Dimanche 25 Mai 2025

           

Une conférence pour la protection du peuple palestinien s'est tenue, samedi 24 mai, à l'Institut du monde arabe (IMA), qui abrite actuellement une exposition sur le patrimoine palestinien de Gaza. Face à la situation désastreuse qui prévaut dans l'enclave mais aussi en Cisjordanie, des dizaines de personnalités dont des leaders politiques de gauche (EELV, LFI, NPA, PCF, PS), dirigeants de syndicats et universitaires ont signé un texte appelant urgemment à la mise en œuvre du droit international pour mettre fin à l'impunité d'Israël.



© Deposit Photos
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La protection du peuple palestinien est devenue une urgence absolue. À Gaza, après quelques semaines de suspension, les massacres de masse ont repris, accompagnés d’un siège total et d’une famine généralisée ainsi que des déplacements forcés de populations ; au moins 53 000 Palestinien·es ont été tué·es suite aux opérations militaires israéliennes ; la bande de Gaza est dévastée et devenue inhabitable. En Cisjordanie – y compris Jérusalem-Est – en dix-neuf mois, plus de 1 500 attaques de l’armée et des colons ont fait près de 962 morts et plus de 7 030 blessé·es palestinien·es ; plus de 40 000 Palestinien·es y ont été déplacé·es de force.

Cependant, alors que le peuple palestinien vit la pire période de son histoire, la légitimité de son combat pour la justice et l’autodétermination face à la volonté d’effacement dont il fait l’objet, est réaffirmée par le droit international. Dans le prolongement de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), l’Assemblée générale des Nations unies a exigé par son vote du 18 septembre 2024 la fin de l’occupation israélienne du territoire palestinien et le démantèlement des colonies avant le 18 septembre 2025.

Dès lors, la France et l’Europe doivent s’acquitter de leurs obligations. Elles doivent, comme le précise la résolution de l’ONU, « favoriser, conjointement avec d’autres États ou séparément, la réalisation des droits du peuple palestinien à l’autodétermination et s’abstenir d’entretenir des relations conventionnelles avec Israël dans toutes les situations où celui-ci prétend agir au nom des Palestiniens ou pour des questions les concernant ».

Que la loi du plus fort l’emporte sur le droit international en Palestine

Il y a 80 ans se construisaient les bases d’une justice internationale avec la création de l’ONU, dont la Charte fondait les conditions de la paix. Les États membres adoptaient trois ans plus tard la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Marquons cet anniversaire par notre refus solennel que la loi du plus fort l’emporte sur le droit international en Palestine.

L’Assemblée générale de l’ONU a décidé le 3 décembre 2024 de la tenue d’une conférence internationale. Elle se tiendra du 17 au 20 juin 2025 à New York. Elle aura pour mission « d’examiner l’application des résolutions de l’Organisation des Nations Unies relatives à la question de Palestine ».

En préalable de cette conférence internationale sous l’égide de l’ONU, nous lançons solennellement un appel pour la protection du peuple palestinien et la mise en œuvre du droit international.

Nous, signataires de cet appel, sommes convaincu·es que c’est l’application du droit international qui garantira la protection du peuple palestinien en lui permettant de vivre enfin en paix et en sécurité. Pour cette raison, nous demandons à la France de reconnaître l’État de Palestine dans le cadre du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

De la même façon, nous sommes convaincu·es que seule la fin de l’occupation et l’arrêt de l’oppression du peuple palestinien permettront à Israël de connaître également la paix et la sécurité.

En conséquence, nous demandons à la France et aux États membres de l’Union européenne d’appliquer sans tarder les mesures énoncées par la résolution votée par l’Assemblée générale des Nations unies le 18 septembre 2024.

Les premiers signataires

Xavier Dolan, cinéaste réalisateur, Ken Loach, cinéaste réalisateur, Adèle Haenel, actrice, Reda Kateb, acteur, Roger Waters, auteur compositeur interprète, Blanche Gardin, actrice, Swann Arlaud, acteur, Yvan Le Bolloc’h, acteur, Annie Ernaux, romancière, Corinne Masiero, actrice, Robert Guédiguian, cinéaste, Ernest Pignon-Ernest, plasticien, Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, Edwy Plenel, journaliste, Fabien Gay, journaliste rédacteur en chef de l’Humanité, sénateur de Seine Saint-Denis, Denis Sieffert, journaliste, ancien directeur de Politis, Denis Robert, réalisateur, Alain Gresh, journaliste fondateur d’Orient XXI, Catherine Tricot, directrice de la revue Regards, Thomas Vescovi, cofondateur de Yaani, Daniel Mermet, journaliste, Rony Brauman, ex-directeur de Médecins sans frontières, Raphael Pitti, médecin urgentiste, Yanis Varoufakis, économiste grec, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, Olivier Faure, député de Seine-et-Marne, Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste, Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône, coordinateur de La France Insoumise, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, Aymeric Caron, député de Paris, président de Révolution écologique pour le vivant, Gisèle Jourda, sénatrice, présidente du groupe d’amitié France-Palestine au Sénat, Richard Ramos, député du Loiret, président du groupe d’amitié France-Palestine à l’Assemblée Nationale, Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes, député de Seine-Saint-Denis, Raymonde Poncet-Monge, sénatrice du Rhône, Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine, Johann Soufi, avocat et procureur, spécialisé en droit international, Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite de droit public, Ziad Majed, politologue, professeur universitaire et chercheur, François Dubuisson, professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles, Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO, Anne-Marie Eddé, professeure émérite à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Bertrand Badie, professeur émérite à l’IEP de Paris, chercheur au CERI, Didier Fassin, professeur au Collège de France, Sylvain Cypel, journaliste, Pascal Boniface, géopolitologue, Sophie Bessis, historienne et journaliste, secrétaire générale adjointe de la FIDH, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Caroline Chevé, secrétaire générale de la FSU, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Youlie Yamamoto, porte-parole d’ATTAC, Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)

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