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Sur le vif

La préférence corse pour l'emploi ? Une charte ratifiée fait polémique

Rédigé par Imane Youssfi | Mardi 6 Juin 2017 à 13:04

           


Le syndicat des travailleurs Corses (STC) à la DIRECCTE - © Corse Matin
Le syndicat des travailleurs Corses (STC) à la DIRECCTE - © Corse Matin
Plusieurs dizaines de membres du Syndicat des travailleurs corses (STC), ont occupé, mardi 6 juin, les locaux de la Direction régionale des entreprises, de concurrence de la consommation du travail et de l'emploi (DIRECCTE) à Bastia et à Ajaccio, rapporte Corse Matin. Le syndicat proteste contre l’attitude adoptée par la DIRECCTE concernant la charte pour l’emploi local.

La veille de sa ratification, ce service de l'Etat avait envoyé aux susceptibles signataires un courrier dans lequel elle relevait le caractère discriminatoire de la charte et les poursuites civiles et pénales qui pourraient avoir lieu. Une prise de position dénoncée par le STC, elle-même signataire de la charte.

La préférence corse pour l'emploi promue

Le 29 mars, des responsables de la collectivité territoriale, des représentants syndicaux et des chefs d'entreprises s'étaient réunis pour le lancement du projet de charte pour l’emploi local, une mesure qui vise à « corsiser » les emplois. Pendant deux ans, les entreprises pourront embaucher des locaux plutôt que des non-résidents sur un critère de « compétences suffisantes », défini lui-même par les entreprises. Le document stipule également de « favoriser l’usage de la langue corse ».

Portée depuis par Jean-Guy Talamoni, le président (indépendantiste) de l’Assemblée territoriale, cette mesure a fait grincer des dents la préfecture de région qui l’a qualifié de « discriminatoire et illégale », menaçant les signataires potentiels dès le 15 mai d’entamer des poursuites judiciaires si le texte était adopté.

« On est déjà entourés d’eau, on veut maintenant élever des murs. Cette charte est non seulement discriminante mais elle est dangereuse car elle se rapproche des thèses identitaires du Front national », déclare Jean-Pierre Battestini, représentant de la CGT pour la Haute-Corse. La mesure rappelle en effet une idée phare du FN sur la préférence nationale, notamment en matière d'emploi et de logement.

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