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Communiqués officiels

La panne du CFCM

Communiquée du Vice Président Abdellah BOUSSOUF

Rédigé par Abdellah Boussouf | Mardi 22 Novembre 2005 à 00:20

           

A la surprise générale de Dalil Boubakeur, président du CFCM, et à l’occasion d’un déjeuner de presse (entouré de personnes qui ne sont pas membres du bureau du CFCM), Abdallah Boussouf, vice-président du CFCM, a dénoncé l’interventionnisme de l’administration qui empêche le bon fonctionnement du CFCM.



Si la panne du CFCM est un constat indiscutable, les vraies raisons sont bel et bien liées à la gestion, à l’absence d’une vision et d’un programme de travail fixant les orientations et les priorités ; en clair à l’absence d’une politique générale.

Monsieur Dalil Boubakeur a fait du CFCM une propriété privée (et une tribune pour servir ses intérêts) en agissant toujours seul au nom du CFCM sans concertation aucune avec les membres de son bureau. Le peu d’information qui sur ses activités, nous parviennent par voie de presse ou par des messages qui atterrissent accidentellement dans nos mails.

C’est le cas pour la surprise visite en Egypte accompagnant le ministre des affaires Etrangères et dans laquelle il a entamé des négociations sur la formation des imams avec le Cheikh d’Al-Azhar ; il a également annoncé lors de cette visite l’éminence des attentats qui pèsent sur la France.

C’est aussi le cas pour la rencontre avec Madame la Ministre de la Défense et lors de laquelle il a discuté de la future nomination d’un aumônier militaire en chef ainsi que six autres aumôniers de l’armée de l’armée de terre. Aucun membre du bureau n’a eu accès à ces informations.

C’est la cas aussi de deux rencontres que Dalil Boubakeur a eu avec le Premier ministre et pour lesquelles personne n’a été mis au courant, ceci sans évoquer les nombreuses correspondances avec les différents ministères qui ne sont pas connues par les membres du bureau. Ce qui explique l’absence du CFCM dans les réunions organisées dans les différentes instances, tel est le cas de l’abattage rituel avec le ministère de l’agriculture.

Nombreuses sont les décisions prises (en solo) par le président sans aucune concertation ni même information pour les membres de son bureau. Ce qui explique l’absence de réaction du CFCM lors des tristes et condamnables violences urbaines qu’a connues notre pays. C’est le cas pour l’échec de sa visite de « solidarité » à la mosquée de Clichy, pour laquelle il a abandonné une importante réunion du bureau prévue pour déterminer la fin du ramadan.

Dans la même logique, il a envoyé un mail au secrétaire général du CFCM lui ordonnant le remplacement de trois membres du bureau représentant la coordination des élus issus des listes indépendantes (élus démocratiquement au même titre que lui et qui lui ont permis d’accéder à la présidence) par des nouveaux recrus plus conciliants.

Si, aujourd’hui, Monsieur le président constate la panne du CFCM et dénonce l’interventionnisme de l’administration, force est de constater que c’est grâce à cet interventionnisme qu’il a pu accéder par deux fois à la présidence du CFCM alors qu’il était et continue d’être minoritaire au sein de cette instance, d’autant plus qu’il sera confronté aux contestations des élus du CFCM.

Monsieur le Président a fait le même constat lors de la dernière réunion de l’assemblée générale du mandat précédent en parlant du « maigre bilan » du CFCM sans pour autant évoquer les raisons réelles de ce bilan.

Le blocage qu’a connu le CFCM durant ce mandat se résume à l’absence d’un projet et au manque de crédibilité. Témoigne en cela les démissions/retours successifs à chaque fois qu’il est confronté à un débat contradictoire.

Pour permettre au CFCM de jouer pleinement, son rôle l’instance a besoin :

1- un président avec une vraie majorité garante d’une meilleure stabilité ;

2- un président capable d’élaborer un projet pour les musulmans, le porter et le défendre devant la société ;

3- un président capable de faire de l’islam une religion comme les autres sur le plan des droits et des devoirs ;

4 -un président capable de faire du musulman un élément de stabilité et de prospérité pour notre pays ;

5 -un président capable de faire du CFCM un lieu de débat, de réflexion et d’échange ;

6- un président capable de faire du musulman respecté, estimé et respectueux des autres ;

7- un président capable d’être à l’écoute de la communauté, ses attentes, ses difficultés et ses aspirations : en matière de construction des lieux de culte, des carrés musulmans, du pèlerinage, de l’abattage rituel, d’aumôneries et de formation ;

8- un président capable d’œuvrer et de favoriser l’émergence d’une élite jeune et lui faciliter l’accès aux postes de responsabilités ;

9- un président capable d’œuvrer pour une meilleure place de la femme au sein des instances représentatives de l’islam de France ;

10- un président capable de mener une réflexion profonde au sujet de l’enseignement de l’islam et son interprétation ;

11- un président capable de faire du CFCM une instance apolitique.

Pour ces raisons j’appelle le président du CFCM à mettre fin à ce dysfonctionnement et à engager un débat de fond au sein du conseil d’administration du 27 novembre 2005.

A défaut, la coordination des élus issue des listes indépendantes retirera sa confiance et son soutien au bureau actuel et invitera le président à organiser de nouvelles élections du bureau exécutif. Car la nomination et la radiation des membres du bureau ne sont pas du ressort du président.

J’appelle les membres du conseil d’administration ainsi que les présidents des CRCM à agir rapidement pour sortir le CFCM de cette crise.

J’appelle les responsables de la mosquée de Paris, ce haut lieu de l’islam de France, lieu de référence, à œuvrer pour que ce lieu devienne rassembleur pour un islam moderne, rationnel et républicain.




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