Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

L'affaire d'un Canadien torturé en Syrie

| Jeudi 21 Septembre 2006 à 15:36

           


Mardi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) était sur la sellette pour avoir fourni aux Etats-Unis des informations inexactes qui ont conduit à la détention et à la torture en Syrie d'un Canadien d'origine syrienne.

L'affaire Maher Arar, qui a défrayé la chronique au Canada, a connu son dénouement avec la publication lundi d'un rapport d'enquête qui blanchit totalement cet ingénieur en télécommunications et critique sévèrement la GRC.

Bien qu'il n'ait pas été au pouvoir à l'époque, l'opposition a assailli de questions le gouvernement lors de la période des questions à la Chambre, réclamant que le Premier ministre fasse des excuses immédiates au nom de tous les Canadiens et lui demandant ce qu'il comptait faire en guise de réparation.

Le Premier ministre Stephen Harper a reconnu que M. Arar avait été victime d'une "grave injustice", mais il n'a pas présenté d'excuses. Il a déclaré que son gouvernement entendait suivre les recommandations du rapport d'enquête, mais sans autres précisions.

Témoignant de l'indignation provoquée par le contenu du rapport, le quotidien The Globe and Mail, a réclamé la démission ou le limogeage du chef de la GRC.

De son côté, Alberto Gonzales, ministre américain de la Justice, a jugé que les Etats-Unis n'étaient "pas responsables" de l'expulsion de Maher Arar vers la Syrie.

M. Arar, marié et père de deux enfants, avait été arrêté par les autorités américaines à New York en septembre 2002, alors qu'il y faisait escale au retour d'un voyage en Tunisie.

Après avoir été détenu pendant 12 jours, il avait été envoyé par les Etats-Unis en Syrie, où il a été détenu pendant près d'un an et torturé, selon la commission d'enquête.

C'est à cause d'une simple promenade sous la pluie avec un homme soupçonné de liens avec le terrorisme, Abdullah Almalki, que Maher Arar avait attiré l'attention de la police, qui l'avait qualifié d'"extrémiste islamiste" dans des renseignements transmis aux Américains.

Le juge O'Connor affirme "catégoriquement" que M. Arar n'a commis aucune infraction et qu'il ne présentait pas de "menace pour la sécurité du Canada".

Pour Alexa Leblanc, directrice de la Ligue des droits et libertés du Québec, le rapport du juge Dennis O'Connor "démontre que la lutte contre le terrorisme laisse beaucoup de pouvoirs aux services de renseignement et à quel point ce pouvoir peut avoir un caractère vraiment arbitraire".




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !