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Société

L'Euro 2016 : la symbiose pour un futur divertissement politique

Foot, on aime !

Rédigé par Leïla Belghiti | Samedi 29 Mai 2010 à 00:04

           

Enfin, une nouvelle qui va rassembler : la France a été choisie, vendredi 28 mai, pour accueillir en 2016 le Championnat d'Europe de football.



Zinedine Zidane et un jeune ambassadeur sont venus défendre les couleurs de la France,  à Genève, devant l'UEFA.
Zinedine Zidane et un jeune ambassadeur sont venus défendre les couleurs de la France, à Genève, devant l'UEFA.
C'est la Turquie qui n'est pas contente. Un point de moins et la France n'aurait pas vécu ces instants d'euphorie à l'annonce de sa sélection pour l'Euro 2016.

Un point qui plongera l'Hexagone plus de cinq ans durant dans l'attente du jour J, mobilisera médias, publicitaires, ouvriers qui s'acharneront à faire reluire les stades, alimentera les querelles politiques à l'approche des présidentielles de 2012, verra descendre dans les rues des milliers de manifestants pour ou contre, augmentera le chiffre d'affaires des magazines sportifs (ce sont sans doute eux les plus heureux), verra resurgir les polémiques de dopage…

Foot et identité nationale, pourquoi pas ?

Bref, oublions ces fâcheuses burqa, ces barbus, ces minarets qui ont tant divisé la patrie. « ll ne faut pas bouder notre plaisir, les Français doivent être heureux et fiers aujourd'hui », s'enthousiasme la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, qui compte encore moins lâcher son projet de Grand Stade, contesté par les Verts de sa Région. « Je félicite tous ceux qui sont parvenus à ce résultat (qui) aura des retombées sur le pays, son attractivité, la joie populaire que cela peut entraîner, les fêtes qui sont derrière et la façon dont nous allons être perçus par le reste du monde ». Et de conclure que « partager des émotions ensemble et réunir les Français est finalement une bonne identité nationale ».

Relance économique ou gâchis ?

Les 21 milliards débloqués par la Turquie pour rénover ses infrastructures et en construire de nouvelles ne lui auront pas suffi pour remporter l'Euro 2016. La France a rassuré le jury, assurant disposer déjà des infrastructures nécessaires, ne nécessitant principalement que rénovation.

Douze stades français (dont le vélodrome de Marseille ou encore le Parc des Princes, à Paris) bénéficieront d'aménagement pour un total estimé à 1,7 milliard d'euros.

Félicitant la France, Abdullah Gül se veut bon joueur : « De toute façon, les autoroutes, les trains rapides sont en cours de construction. Tout cela est fait pour le peuple turc, pas pour le sport », a-t-il lancé.

Pour Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel, l'Euro 2016 « va contribuer à la relance économique » du pays en ces temps de crise économique. De même pour l'Union nationale des footballeurs professionnels : « L'UNPF se félicite de voir la France organiser l'Euro 2016. Souvent décrié ces derniers temps, le football français, lui aussi frappé par la crise, va participer au redressement national ».

« Ça va être la fête, et puis, un bon petit 0,3 % de croissance économique, c'est toujours bon à prendre par ces temps de disette ! », rejoint Raouf, un inconditionnel du foot. « Beaucoup d'argent qui pourrait servir à de vrais investissements, s'inquiète Amel, une universitaire, il faut vraiment que le monde du foot soit puissant pour que tout le monde fasse la danse du ventre devant lui ! »

Bonne ou mauvaise, la sélection de la France pour le championnat d'Europe pourrait bien occuper, dans tous les cas, le quotidien des Français, et laisser les citoyens de confession musulmane respirer un peu face aux diatribes faciles des politiques en mal de solutions pour remédier à la crise.
Effet placebo garanti, le foot continuera toujours de jouer autant ce rôle fédérateur et d'avoir ce pouvoir salvateur sur nos âmes en cas de victoire...







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