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Sur le vif

Israël: révolte au parti Kadima

| Lundi 24 Avril 2006 à 13:55

           


Le Premier ministre israélien Ehud Olmert fait face lundi à la révolte au sein de son parti Kadima, après avoir cédé d'importants ministères au parti travailliste pour le rallier à sa coalition. Plusieurs dirigeants du Kadima centriste reprochent au chef de gouvernement en exercice d'avoir trahi ses engagements pris durant la campagne pour les élections législatives du 28 mars afin de former son cabinet de coalition.

Uriel Reichman, un universitaire de renom auquel l'Education avait été promis, a ainsi annoncé avec fracas dimanche qu'il renonçait à la vie politique après avoir appris que ce portefeuille reviendrait finalement aux travaillistes. "Olmert et Ariel Sharon (l'ex Premier ministre) s'étaient formellement engagés à m'attribuer ce ministère (...) C'est mauvais signe pour ce qui nous attend", a-t-il déclaré à la presse avant de renoncer à son mandat de député.

Ne cachant pas non plus sa colère, le ministre de la Défense, Shaul Mofaz, a annulé une réception qu'il devait donner la semaine prochaine à Tel-Aviv pour les fêtes de l'indépendance d'Israël, en apprenant que le numéro un travailliste Amir Peretz allait lui succéder dans ses fonctions. Quelque 4.000 personnes avaient déjà été invitées à cette réception, nomtamment des ambassadeurs et des familles de soldats tués au combat.

Selon les médias, M. Mofaz, un ex-chef d'état-major, a affirmé à M. Olmert qu'il commettait "une grave erreur" en confiant cet important portefeuille à M. Peretz qui n'a pas d'expérience sécuritaire. "Il s'agit d'un ministère-clé en Israël, surtout pour les années à venir", a-t-il dit. L'ex-Premier ministre Shimon Peres, numéro deux du Kadima, a aussi sévèrement reproché à M. Olmert d'avoir trop facilement cédé aux pressions de ses futurs alliés au gouvernement.

Le Kadima a emporté 29 sièges aux législatives, soit 10 de plus que le parti travailliste. Mais ce dernier devrait disposer de 12 postes sur les 27 du gouvernement hypertrophié de la prochaine coalition. "Si c'est ainsi que M. Olmert entend conduire les négotiations avec les Américains, la communauté internationale et les Palestiniens, alors le plan de retrait (de secteurs de la Cisjordanie) est en danger", a déclaré M. Peres cité par le quotidien Maariv. M. Olmert a indiqué vouloir s'appuyer sur un large consensus au parlement afin de réaliser ce plan et fixer ainsi les frontières permanentes d'Israël avec la Cisjordanie d'ici 2010, avec ou sans l'accord des Palestiniens.

N'ayant obtenu qu'une victoire étriquée avec 29 élus, le parti Kadima devait fatalement s'accomoder d'alliés et susciter ainsi la grogne dans ses propres rangs. Mais le prix payé aux travaillistes fait sourciller. "Au Kadima, l'atmosphère est de plus en plus empoisonnée (...) Le nombre des mécontents est encore inconnu, car Olmert n'a pas fixé son choix définitif pour les ministères, mais il est en hausse rapide", écrit ainsi le Maariv. Selon la loi israélienne, M. Olmert doit présenter sa coalition gouvernementale à l'approbation de la Knesset d'ici le 4 mai, mais semble en mesure de finaliser ses tractations avant cette échéance.

Il a ainsi rencontré lundi M. Peretz avec lequel il devait parapher des accords de coalition. D'autres rencontres sont à son agenda lundi avec des délégations du parti des Retraités et du Shass religieux orthodoxe sépharade, pressentis comme partenaires du prochain cabinet.




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