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Société

Irak : l’onde de choc s’élargit

Rédigé par El abed Fatima | Mardi 11 Mai 2004 à 00:00

           

Plusieurs députés, dont l'ancien ministre travailliste des Affaires étrangères Robin Cook et le chef du parti libéral-démocrate Charles Kennedy (troisième formation politique britannique), réclament la publication d'un rapport confidentiel du CICR (Croix Rouge) sur des violences commises par des militaires de la coalition.



Plusieurs députés, dont l'ancien ministre travailliste des Affaires étrangères Robin Cook et le chef du parti libéral-démocrate Charles Kennedy (troisième formation politique britannique), réclament la publication d'un rapport confidentiel du CICR (Croix Rouge) sur des violences commises par des militaires de la coalition.

 

Des faits connus  « étouffés »

Downing Street a reconnu samedi avoir reçu le rapport de la Croix Rouge en février, comme Washington, mais a assuré lundi que M. Blair n'a pas été mis au courant de son contenu.

 

Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, Londres a cependant été alerté dès le mois de mai 2003 de problèmes graves dans les prisons administrées par les Britanniques en Irak. «Le gouvernement a connaissance de ces allégations de tortures et d'un prisonnier irakien tué par les troupes britanniques depuis mai de l'année dernière», a déclaré dimanche un porte-parole d'Amnesty.

Pourtant le 4 mai, le secrétaire d'Etat aux Forces armées Adam Ingram avait déclaré à la chambre des Communes n'avoir reçu aucune information «négative» de qui que ce soit sur de mauvais traitements des prisonniers irakiens par des militaires britanniques.

Dimanche soir, le ministère de la Défense a cependant confirmé que le gouvernement «enquêtait sur certains cas depuis plusieurs mois».

Au lendemain des excuses de Tony Blair, le ministre de la défense, Geoff Hoon, a tenté lundi de convaincre des députés souvent sceptiques que le gouvernement britannique faisait ce qu'il fallait pour mettre fin aux tortures infligées à des détenus irakiens.

M. Blair a, pour sa part, affirmé qu'il n'avait pas vu le rapport confidentiel de la Croix-Rouge sur le traitement des détenus irakiens qui met notamment en cause les agissements de militaires britanniques en Irak. Dans une Chambre des communes où régnait une ambiance tendue, M. Hoon a mis en doute l'authenticité d'une photo de sévices publiée par le Daily Mirror, mais a annoncé que des poursuites étaient sur le point d'être engagées contre deux militaires britanniques.

L’administration Bush de plus en plus déboussolée
Embarrassé par le scandale des tortures perpétrées par l'armée américaine contre des prisonniers irakiens, le Président des Etats-Unis, George W. Bush, a promis lundi 10 mai aux Américains 'un compte-rendu complet' sur cette affaire. Il affirme par ailleurs ses raisons « Parce que l'Amérique est attachée à l'égalité et à la dignité de tout le monde, il y aura un compte-rendu complet des abus cruels et honteux commis à l'encontre de prisonniers irakiens par leurs gardiens américains »

Devant deux commissions du Parlement américain, le secrétaire à la Défense a évoqué d'autres photos et des vidéos des sévices infligés à des prisonniers. Il a présenté ses 'profondes excuses' mais s'est refusé à démissionner comme le réclament les démocrates et une partie de la presse.

Convoqué pour répondre de son comportement face aux tortures subies par des prisonniers irakiens aux mains des troupes américaines, dans une prison proche de Bagdad, le secrétaire à la défense M.Rumsfeld  a reconnu l’ampleur des évènements « Au-delà des mauvais traitements, il y a d'autres photos, qui montrent des incidents de violence physique envers les prisonniers, des actes qui ne peuvent être décrits que comme ouvertement sadiques, cruels et inhumains. Il y a beaucoup plus de photos et il y a des vidéos. Il faut que le Congrès, le peuple américain et le reste du monde le sachent. »

Rumsfeld n'a cessé de se reprocher, devant les parlementaires, non pas tant de n'avoir pas su prévenir les sévices que de ne pas avoir mesuré l'effet qu'aurait leur divulgation. 'Il y a 18 000 enquêtes judiciaires ouvertes, chaque année, dans les forces armées, et 3 000 sessions de cour martiale', a-t-il répété, plusieurs fois, aux députés, donnant le sentiment que les événements d'Abou Ghraib n'étaient qu'un problème de justice militaire parmi d'autres, en précisant 'Au président, au Congrès et aux Américains, j'aurais aimé être capable de communiquer la gravité de ces faits avant que nous ne la découvrions dans les médias'.





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