Mardi, le rôle de l'armée a été au cœur des débats devant les assises de Haute-Savoie, où sont jugés quatre hommes dont deux anciens militaires, pour avoir incendié des mosquées en mars 2004 à Annecy et sa banlieue.
Michel Guégan, 25 ans, et A.S., 24 ans, anciens militaires du 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA), comparaissent jusqu'à vendredi, avec deux civils, pour ces dégradations. Un troisième militaire du BCA, Bruno Abello, 24 ans, est jugé avec deux jeunes femmes pour ne pas avoir dénoncé les faits.
« Le fait qu'il y ait trois militaires sur sept accusés mérite que l'on se pose des questions », a déclaré à l'AFP Me Michèle Blanc, avocat de trois parties civiles (SOS Racisme, l'Union islamique en France et la Ligue des droits de l'Homme).
Des interrogations renforcées par le blocage d'A.S. au sujet de l'armée. Evoquant le contexte, le jeune homme a glissé : « A l'époque, j'étais intoxiqué par tout ce qu'on racontait. » « Dans l'armée ? », lui a alors demandé le président, Philippe Busché. « Je ne peux pas trop parler parce que je suis surveillé », a-t-il fini par répondre.
Me David Métaxas, avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), est revenu à la charge. « Je ne parlerai pas de l'armée », a-t-il obtenu pour seule réponse. « En se taisant, il couvre l'autorité militaire », a estimé Me Marc Dufour, qui défend un autre accusé. Pour l'avocat, « toute l'institution n'est pas en cause, mais on ne veut pas reconnaître qu'il peut y avoir un certain endoctrinement au sein de l'armée ».
Michel Guégan, dont le contrat avec le 27e BCA avait été résilié un an avant les faits, a pour sa part estimé qu'à l'armée, il avait subi « un bourrage de crâne patriotique ».
Appelés à témoigner en faveur de A.S., deux de ses supérieurs au 27e BCA ont nié la présence de réseaux extrémistes, même clandestins, dans le bataillon. « Nous n'avons pas le droit de nous exprimer sur des sujets religieux ou politiques. C'est dans notre code de soldat », a soutenu le sergent-chef Jérôme Billy.
« Quand un militaire émet des opinions racistes, on en rend compte et soit on lui fait la morale, soit il est sanctionné », a renchéri Franck Masue. Ce fut le cas d'Anthony S., puni pour avoir affiché un poster du Front National dans son armoire.
Pour ces deux responsables, si l'armée porte une responsabilité, c'est de ne pas avoir prévenu le passage à l'acte. « Pour nous, cette affaire, c'est un échec parce qu'on n'a rien décelé », a regretté Franck Masue. « On culpabilise quand même un peu, parce qu'en tant que cadres de contact, nous avons un peu un rôle d'éducateurs », a poursuivi M. Billy.
Le procès se poursuivait mardi soir par l'étude des faits, survenus dans la nuit du 4 au 5 mars 2004 à Seynod et Annecy.
Michel Guégan, 25 ans, et A.S., 24 ans, anciens militaires du 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA), comparaissent jusqu'à vendredi, avec deux civils, pour ces dégradations. Un troisième militaire du BCA, Bruno Abello, 24 ans, est jugé avec deux jeunes femmes pour ne pas avoir dénoncé les faits.
« Le fait qu'il y ait trois militaires sur sept accusés mérite que l'on se pose des questions », a déclaré à l'AFP Me Michèle Blanc, avocat de trois parties civiles (SOS Racisme, l'Union islamique en France et la Ligue des droits de l'Homme).
Des interrogations renforcées par le blocage d'A.S. au sujet de l'armée. Evoquant le contexte, le jeune homme a glissé : « A l'époque, j'étais intoxiqué par tout ce qu'on racontait. » « Dans l'armée ? », lui a alors demandé le président, Philippe Busché. « Je ne peux pas trop parler parce que je suis surveillé », a-t-il fini par répondre.
Me David Métaxas, avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), est revenu à la charge. « Je ne parlerai pas de l'armée », a-t-il obtenu pour seule réponse. « En se taisant, il couvre l'autorité militaire », a estimé Me Marc Dufour, qui défend un autre accusé. Pour l'avocat, « toute l'institution n'est pas en cause, mais on ne veut pas reconnaître qu'il peut y avoir un certain endoctrinement au sein de l'armée ».
Michel Guégan, dont le contrat avec le 27e BCA avait été résilié un an avant les faits, a pour sa part estimé qu'à l'armée, il avait subi « un bourrage de crâne patriotique ».
Appelés à témoigner en faveur de A.S., deux de ses supérieurs au 27e BCA ont nié la présence de réseaux extrémistes, même clandestins, dans le bataillon. « Nous n'avons pas le droit de nous exprimer sur des sujets religieux ou politiques. C'est dans notre code de soldat », a soutenu le sergent-chef Jérôme Billy.
« Quand un militaire émet des opinions racistes, on en rend compte et soit on lui fait la morale, soit il est sanctionné », a renchéri Franck Masue. Ce fut le cas d'Anthony S., puni pour avoir affiché un poster du Front National dans son armoire.
Pour ces deux responsables, si l'armée porte une responsabilité, c'est de ne pas avoir prévenu le passage à l'acte. « Pour nous, cette affaire, c'est un échec parce qu'on n'a rien décelé », a regretté Franck Masue. « On culpabilise quand même un peu, parce qu'en tant que cadres de contact, nous avons un peu un rôle d'éducateurs », a poursuivi M. Billy.
Le procès se poursuivait mardi soir par l'étude des faits, survenus dans la nuit du 4 au 5 mars 2004 à Seynod et Annecy.