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Société

Ghaleb Bencheikh reconduit à la tête de la Fondation de l’islam de France

Rédigé par | Jeudi 10 Juin 2021 à 16:55

           

Exclu. Entre Ghaleb Bencheikh et Sadek Beloucif, l'hésitation entre les deux candidats à la présidence de la Fondation de l'islam de France a été grande mais elle a pris fin jeudi 10 juin, après l'arbitrage de l'Etat.



Ghaleb Bencheikh reconduit à la tête de la Fondation de l’islam de France
De la fumée blanche s’est échappée de la rue Saint Dominique, au siège de la Fondation de l’islam de France (FIF). Le suspense a pris fin après plusieurs mois d’attente. A l’issue d’une réunion du conseil d’administration qui s’est tenue jeudi 10 juin, Ghaleb Bencheikh, candidat à sa propre succession, a été élu par 10 voix pour et une abstention selon nos informations.

Après des mois d’indécision qui ont conduit à quatre reports de la réunion du CA, l’islamologue, par ailleurs producteur de l’émission Islam sur France Culture, a finalement remporté les faveurs de l’exécutif face à Sadek Beloucif, chef du service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital Avicenne à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, et ancien membre du comité consultatif national d’éthique (CCNE). Le président du Conseil d’orientation de la FIF s’était porté candidat depuis des mois à la présidence, avec l’appui de la Grande Mosquée de Paris, non sans créer des hostilités.

Une fois que l’Elysée a tranché, ce qui fut le cas à quelques heures de l'élection, les trois voix dont disposent les pouvoirs publics (le ministère de l’Intérieur, de la Culture et de l’Enseignement supérieur), auxquels s’ajoutent les deux du collège des fondateurs de la FIF formé par les représentants du groupe ADP (Paris Aéroport) et de la SNCF, ont permis de faire plier le résultat au sein d’un conseil d’administration qui compte aussi, mine de rien, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui, en conflit avec la GMP.

Un conseil d'administration renouvelé

Avant l’élection de Ghaleb Bencheikh dont le mandat court désormais pour les quatre prochaines années, des membres du collège des personnalités qualifiées ont été renouvelés. Sur cinq candidatures, quatre places étaient à prendre. Outre Ghaleb Bencheikh, Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, a été réélu au CA et a endossé au passage le rôle du trésorier de la fondation, qui pèse aujourd'hui moins de 500 000 euros.

Sadek Beloucif a été élu, de même que Bariza Khiairi, présidente de l'Institut des cultures d'islam (ICI) en lieu et place de Najoua Arduini Elaftani, ancienne présidente du Club XXIe siècle, et de Mohamed Amara, président de l'Université de Pau et des Pays de l’Adour, qui n’ont pas souhaité prolonger leur mandat.

De gros défis à relever pour Ghaleb Bencheikh

« Il faut continuer à travailler. C’est un sacerdoce laïc que j’assume d’endosser car je ne veux pas que ma tradition religieuse et mon pays soient dans une situation de pré-guerre civile. Je prends mes responsabilités », réagit auprès de Saphirnews Ghaleb Bencheikh, soulagé de l'issue donnée à la réunion.

Désormais élu, l’islamologue a toutefois encore fort à faire pour convaincre les décideurs qu’il est l’homme de la situation, capable de faire évoluer l’institution laïque à caractère culturel et de renforcer le capital confiance autour de la fondation de sorte à arrimer de nouveaux financements nécessaires pour la réalisation des missions. De convaincre aussi les acteurs de terrain dans leur ensemble que la fondation est en capacité d'agir au plus près des préoccupations de terrain, en particulier auprès des milieux populaires.

Lire aussi :
La Fondation de l'islam de France à l'heure du renouvellement de sa présidence
Entre enjeux de gouvernance et enjeux financiers, l'avenir de la Fondation de l'islam de France en suspens
Avec la FIF, Ghaleb Bencheikh plaide pour « que plus jamais le vocable islam ne soit synonyme d'épouvante »


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1.Posté par Rime le 11/06/2021 00:48 | Alerter
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Voilà des années qu'on prend les mêmes et on recommence allant d'échec en échec : la mosquée de Paris et son "recteur" contesté qui cumule plusieurs fonctions, le Cfcm qui est une création de Sarkozy, la mosquée de Lyon avec toujours son même représentant, Mme Khiari une politicienne ancienne élue socialiste, ...etc, etc. La plupart de ces personnalités sont souvent en opposition et elles ont des bilans médiocres alors que la situation des musulmans en France ne fait qu'empirer. Ceux qui se sont retirés ont très bien fait. Par contre, on apprendre que Kamel Kabtane, auto désigné "recteur" de la Mosquée de Lyon qui est en même temps "président fondateur" de la certification du halal basée dans cette mosquée et qui est également "président" de l'Institut de civilisation musulmane ouvert récemment à Lyon et qui est aussi "président" du conseil des mosquées du Rhône ...etc, "a été réélu au CA et a endossé au passage le rôle du "trésorier" de la fondation, qui pèse aujourd'hui moins de 500 000 euros."
Bien qu'en ignore quelles sont les réelles compétences en matière comptable de M. Kabtane et même s'il a l'expérience des recettes en plusieurs centaines de milliers d'€ chaque année* venant de la certification du halal, on est en droit de se demander si ce n'est pas trop pour un seul homme qui avance dans l'âge ?
Où sont les nouvelles générations natives du pays dont beaucoup de membres sont bien plus compétents et bien plus capables que ceux sclérosés et qui viennent du bled ?

* Li...  

2.Posté par Chrif le 11/06/2021 23:56 | Alerter
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Rime
Puisque vous semblez bien connaître la question combien est rémunéré M. Kabtane qui cumule toutes ces fonctions ? Beaucoup de musulmans aimeraient connaître la rémunération financière de ceux qui sont à la tête d’institutions islamiques.
Les autres soi disant « recteurs » sont aussi concernés comme par exemple celui de la mosquée de Paris qui occupe également le poste de « président » de l’émission dominicale « islam » sur France 2 depuis 2002 désigné par Sarkozy et il est toujours « Vice President » du CFCM créé par Sarkozy en 2003 ? À combien se monte sa rémunération ?
D’autre part, y aurait-il un contrôle indépendant concernant les sommes importantes que rapporte la certification de la viande halal ? Comment est utilisé tout cet argent ? Y a t il une publication comptable de ces recettes et de leur affectation ?
Voilà près de 30 ans que l’Etat a attribué ce monopole de la taxe halal à 3 mosquées Paris, Evry et Lyon au nom des musulmans de France. En principe ces fonds devraient revenir à la Communauté musulmane pour financer ses structures et former des imams mais pratiquement très peu a été réalisé. Que d’années perdues.
Comment peut-on laisser ces personnes bien rémunérées rester en place alors que leur bilan est médiocre surtout quand on voit dans quelle situation d’exclusion et de rejet se trouve les musulmans qui sont mal représentés, mal défendus et sans droite de réponse.
À quelques très rares exceptions on ne voit pratiquement jamais ces soi disant « représe...  

3.Posté par Rond LEDARON le 04/07/2021 12:54 | Alerter
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@Chrif,
20000 € de rémunération pour le recteur de la mosquée de Paris précédent ,selon les infos.
La volonté d'un état jacobin centralisateur de contrôler,qui plus est,une religion dont les éléments sont considérés comme étant la 5 ième colonne, est dans l'ordre des choses.

4.Posté par Chrif le 04/07/2021 16:04 | Alerter
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Ça serait choquant si la somme que vous annoncez est la rémunération de ce prétendu « recteur » très contesté arrivé du bled et devenu français sur le tard. On dit qu’il serait connu pour être un pro FLN avec un frère martyr de la guerre contre l’armée française et qu’il serait aussi un soutien aux différents mandats de Bouteflika. Pire, cet avocat de l’ambassade et des consulats algériens cumule plusieurs postes comme vice-président du CFCM créé par Sarkozy et de responsable de l’émission « islam » sur France2 nommé aussi par Sarkozy. Il empêche ainsi des personnes compétentes de la communauté d’accéder à ces fonctions représentatives des musulmans de France. Qui pourrait le raisonner ?

5.Posté par Rond LEDARON le 05/07/2021 23:58 | Alerter
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@ Chrif,tu oublies le rôle primordiale de la république "laïque" ,celle qui se doit d'être neutre vis à vis des religions ,sauf pour l'Islam ou le paternalisme et la coercition sont de mises.Tout comme la France s'ingérait dans le culte lors de son épisode colonial en Algerie ( lire : " la matraque coloniale" de Samira Benhaddou),elle poursuit son oeuvre en s'ingéniant à formater l'Islam quitte à donner son avis sur son dogme.Le french paradox en somme !!!


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