
L’Institut européen des sciences humaines (IESH) est, ces dernières années, dans le viseur des autorités. Le rapport consacré à « l’islamisme politique » en France n’a pas épargné ce centre réputé de formation théologique, aujourd’hui sérieusement égratigné pour ses liens présumés avec les Frères musulmans.
Plusieurs mois après une perquisition menée au siège pour des soupçons de non-déclaration de financements en provenance du Qatar, l’IESH dont le siège est à Saint-Léger-de-Fougeret, près de Château-Chinon, dans la Nièvre, est menacé d’une dissolution administrative. Un projet parvenu à l’association après que les ministres de l'intérieur et de l'Economie et des Finances ont décidé, par arrêté en date du 16 juin, de geler les avoirs de l’institut pour une durée de six mois. Les ressources et fonds économiques personnels appartenant à deux de ses dirigeants, Saïd Bouhdifi et Mohamed Karmous, ont également été gelés pour une durée similaire.
Plusieurs mois après une perquisition menée au siège pour des soupçons de non-déclaration de financements en provenance du Qatar, l’IESH dont le siège est à Saint-Léger-de-Fougeret, près de Château-Chinon, dans la Nièvre, est menacé d’une dissolution administrative. Un projet parvenu à l’association après que les ministres de l'intérieur et de l'Economie et des Finances ont décidé, par arrêté en date du 16 juin, de geler les avoirs de l’institut pour une durée de six mois. Les ressources et fonds économiques personnels appartenant à deux de ses dirigeants, Saïd Bouhdifi et Mohamed Karmous, ont également été gelés pour une durée similaire.
« Une décision de dissolution serait vécue comme une injustice majeure »
« Cette annonce appelle une réaction claire et responsable de notre part, tant elle nous paraît grave dans ses conséquences, et incompréhensible au regard de notre mission », fait part, dans un communiqué en date du lundi 23 juin, l’IESH, qui prévient qu’« en cas de décision effective, un recours en référé sera introduit sans délai devant les juridictions administratives compétentes ».
La dissolution de l’IESH, décrit par ses dirigeants comme « un rempart intellectuel et pédagogique contre les lectures déviantes des textes religieux », « entraînerait un vide institutionnel conséquent ». « Depuis sa création, l’IESH a formé plusieurs milliers d’étudiants engagés dans des fonctions éducatives, sociales et cultuelles partout en France. Les cas isolés évoqués dans (le) courrier (notifiant du projet de dissolution) ne peuvent effacer l’immense majorité de parcours exemplaires et constructifs », indique-t-on.
« La fermeture de l’IESH serait contre-productive, car elle affaiblirait une réponse structurée et encadrée face à la désinformation religieuse », poursuit l’établissement, pour qui « il serait paradoxal de disperser ces enseignements, aujourd’hui encadrés, au profit d’un repli vers les réseaux sociaux ou vers des formations étrangères échappant à tout contrôle ».
« Notre établissement a toujours été ouvert au dialogue avec les institutions. Nous avons accueilli des représentants de l’État, signé la Charte de l’Islam de France, mené des partenariats universitaires, et entretenu un dialogue régulier avec les autorités », appuie l’IESH. « Si des ajustements sont nécessaires, nous sommes prêts à les entreprendre. Mais une décision de dissolution serait vécue comme une injustice majeure, un précédent dangereux, et un signal négatif adressé à toute une frange de la société investie dans la paix civile et le vivre-ensemble. »
La dissolution de l’IESH, décrit par ses dirigeants comme « un rempart intellectuel et pédagogique contre les lectures déviantes des textes religieux », « entraînerait un vide institutionnel conséquent ». « Depuis sa création, l’IESH a formé plusieurs milliers d’étudiants engagés dans des fonctions éducatives, sociales et cultuelles partout en France. Les cas isolés évoqués dans (le) courrier (notifiant du projet de dissolution) ne peuvent effacer l’immense majorité de parcours exemplaires et constructifs », indique-t-on.
« La fermeture de l’IESH serait contre-productive, car elle affaiblirait une réponse structurée et encadrée face à la désinformation religieuse », poursuit l’établissement, pour qui « il serait paradoxal de disperser ces enseignements, aujourd’hui encadrés, au profit d’un repli vers les réseaux sociaux ou vers des formations étrangères échappant à tout contrôle ».
« Notre établissement a toujours été ouvert au dialogue avec les institutions. Nous avons accueilli des représentants de l’État, signé la Charte de l’Islam de France, mené des partenariats universitaires, et entretenu un dialogue régulier avec les autorités », appuie l’IESH. « Si des ajustements sont nécessaires, nous sommes prêts à les entreprendre. Mais une décision de dissolution serait vécue comme une injustice majeure, un précédent dangereux, et un signal négatif adressé à toute une frange de la société investie dans la paix civile et le vivre-ensemble. »
Un « sentiment profond d'incompréhension, d'inquiétude et d'injustice » soulevé
Même son de cloche du côté de la fédération Musulmans de France (MF), qui a exprimé dès le 19 juin son inquiétude face à une éventuelle procédure de dissolution engagée contre un institut fondé à son initiative dans les années 1990 et qui incarne à ses yeux « un islam apaisé, authentique, et pleinement respectueux des principes de la République ».
« Depuis sa création, l'IESH s'est imposé comme un acteur majeur de la formation des imams et cadres religieux musulmans en France et en Europe », souligne l’ex-UOIF. « Alors même que les discours politiques affirment vouloir limiter le recours aux imams détachés venus de l'étranger et peu familiers des réalités françaises, ce sont les structures locales, autonomes et intégrées, comme l'IESH, qui sont visées. Cette contradiction interroge. »
« Cette succession d'attaques ciblant des institutions éducatives musulmanes d'excellence (allusion faite aussi au lycée privé Averroès de Lille, ndlr) alimente un sentiment profond d'incompréhension, d'inquiétude et d'injustice parmi les citoyens de confession musulmane. Faut-il comprendre que l'objectif réel derrière ces manœuvres est de restreindre l'expression religieuse musulmane, même lorsqu'elle s'inscrit dans le cadre des lois de la République ? », appuie MF, qui « met en garde contre une lecture idéologique partisane et des mesures discriminatoires et disproportionnées face à des situations problématiques qui peuvent être réglées à travers le dialogue et l'accompagnement ».
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