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Sur le vif

Egypte: le patron de l'archéologie s'en prend à l'UNESCO

| Mercredi 14 Juin 2006 à 09:27

           


Zahi Hawass, patron de l'archéologie en Egypte, s'en est violemment pris mardi à l'UNESCO, l'accusant de détruire des antiquités et de se mêler de ce qui ne la regarde pas. "Je n'ai pas à attendre que l'UNESCO me donne des directives sur la manière de protéger des antiquités", affirme M. Hawass, secrétaire général du Conseil supérieur des Antiquités (CSAE), au quotidien al-Masri al-Yom.

Dans deux récents courriers, l'agence de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture, qui est basée à Paris, a demandé des explications à l'Egypte sur des projets de réaménagement dans le site classé de Louxor, l'ancienne Thèbes pharaonique. "J'ai envoyé une lettre à l'UNESCO leur disant que j'étais prêt à organiser une conférence de presse mondiale pour dire que l'UNESCO détruit les antiquités et ne les protège pas", déclare M. Hawass, secrétaire général du Conseil supérieur des Antiquités (CSAE) "C'est le CSAE qui protège les antiquités égyptiennes", a-t-il ajouté.

Le directeur du centre du patrimoine de l'UNESCO, Francesco Bandarin, avait épinglé l'absence de concertation autour de projets de réaménagement du site de Gourna, sur la rive ouest de Louxor, et celui de Karnak, sur la rive est.

La première découverte de momies pharaoniques a eu lieu en 1887 dans le village de Gourna, entre la Vallée des Rois et la vallée des Reines, les grandes nécropoles pharaoniques de la rive occidentale. Les autorités égyptiennes ont déjà entrepris d'évacuer les habitants, parmi lesquels de traditionnels pilleurs de tombes, et de les reloger plus loin, ce qui ne fait pas sans résistance. "Je refuse que le directeur du patrimoine me dise : je vais t'expliquer comment transporter les gens", a dit M. Hawass, affirmant que les autorités égyptiennes ont déjà dépensé près de 3 millions de dollars pour construire un nouveau village.

La mission de l'UNESCO encourage notamment les Etats à élaborer des plans de gestion et des rapports sur l'état de conservation des sites du patrimoine mondial. Dans un précédent cas, portant sur des projets autoroutiers près des Pyramides, l'UNESCO avait menacé de rayer le plus célèbre site égyptien de sa liste du patrimoine mondial, si les travaux étaient lancés. "Si le président Hosni Moubarak n'était pas intervenu pour arrêter les constructions dans la zone des Pyramides, on aurait vu aujourd'hui une maison construite sur le Sphynx", a-t-dit M. Hawass.




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