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Sur le vif

Consensus en France : défendre la liberté d'expression mais 'ne pas blesser'

| Vendredi 3 Février 2006 à 16:38

           


A l'heure où la polémique enfle sur la publication de caricatures du Saint Prophète(psb), un concert de voix réaffirme en France le principe absolu" de la liberté d'expression, mais aussi le souci de "ne pas blesser" les musulmans, dont une organisation veut porter plainte contre plusieurs journaux.

A Matignon, Dominique de Villepin a appelé à "concilier" l'"exigence de liberté et l'exigence de respect", en évitant "tout ce qui blesse inutilement et en particulier dans le domaine des convictions religieuses".

Auparavant, le ministre de la Justice Pascal Clément avait jugé que "dans un pays de liberté", il fallait "accepter les caricatures". Le garde des Sceaux avait rappelé que depuis 30 ans, en France, "Charlie Hebdo et d'autres journaux" avaient égratigné "tout le monde, en particulier ceux qui sont chrétiens". Mais lui aussi avait ajouté: "attention à ne pas blesser".

Dans l'opposition au gouvernement, l'ex-ministre (PS) de l'Intérieur Daniel Vaillant a défendu la "liberté intangible de caricaturer", tout en regrettant le développement "à l'excès de cette polémique". Quant au président de l'UDF François Bayrou, s'il avait été à la tête d'un journal, il n'aurait pas publié ces dessins, car a-t-il observé, "toutes les communautés sont en éruption, souvent les unes contre les autres, et l'islam est dans une zone de fragilité plus grande encore".

Dans la matinée, l'Union des organisations islamiques de France, (UOIF) a annoncé qu'elle portait plainte contre "tous les médias français" (France Soir, Libération) qui ont reproduit certaines des 12 caricatures, publiées le 30 septembre par un journal danois.

"Nous demandons protection auprès de la justice, c'est l'agression contre une religion à un certain moment dans un pays de droit", a déclaré Lhaj Thami Brez, président de l'UOIF.

L'UOIF est membre du Conseil français du Culte musulman, la plus haute instance de l'islam en France, dont le président Dalil Boubakeur a qualifié d'"odieux" jeudi les dessins incriminés.

"Tout musulman est devenu une bombe aux yeux de l'opinion publique, maintenant que notre prophète a été représenté comme un terroriste", a estimé Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF).





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