Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Après l’assassinat de Samuel Paty, des appels à brûler la mosquée de Béziers lancés

Rédigé par Benjamin Andria | Mercredi 21 Octobre 2020 à 20:25

           


Après l’assassinat de Samuel Paty, des appels à brûler la mosquée de Béziers lancés
Au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty perpétré vendredi 16 octobre, des menaces et des appels à brûler la mosquée Ar-Rahma de Béziers, dans l’Hérault, ont été lancés sur Facebook depuis dimanche 18 octobre.

Les propos odieux d'internautes sont explicites, à l’image de ceux-ci : « Vous voulez lui rendre hommage ?? Allez cramer la mosquée de Béziers question faire passer le message qu'il y en a marre » (sans préciser laquelle des mosquées de la ville est visée) ou encore « Un clan se crée, on vous tient au courant ».

Les responsables de la mosquée Ar-Rahma, le principal lieu de culte musulman géré par l'Association culturelle des Français musulmans de Béziers (ACFM), ont déposé plainte, mardi 20 octobre, contre les auteurs des messages haineux.

Les propos incriminés sont susceptibles de caractériser les délits de « provocation publique par voie électronique, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de sa religion », puni d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende maximum, et de « provocation publique directe, par voie électronique, et non suivie d’effet, à la commission d’un délit de destruction ou dégradation volontaire dangereuse pour les personnes », puni de cinq ans de prison et 45 000 euros d’amende maximum, a fait savoir le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland.

La sécurité de la mosquée Ar-Rahma renforcée

Le maire d’extrême droite de Béziers, Robert Ménard, a condamné « avec fermeté » les appels menaçants contre la mosquée mais a affirmé que, « Dieu merci, ce ne sont pas des Biterrois qui en sont à l'origine », rapporte Midi Libre.

« Tout le monde sait d'où ils viennent, de Haute-Savoie. Les auteurs ne se sont même pas cachés. Il suffit d'aller voir ça sur Facebook. Laisser entendre quoi que ce soit d'autre est malhonnête. C'est mentir par omission et jeter de l'huile sur le feu », a-t-il déclaré, en réaction aux propos d’Abdallah Zekri. Le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM) a affirmé que « ce sont des groupes identitaires bien connus qui essaient de créer un climat de guerre à Béziers ».

La police municipale a reçu la consigne d'être davantage présente autour de la mosquée. « Toute la Ville est mobilisée pour protéger les musulmans. Je ne fais aucun amalgame. Je dénonce l'islamisme, je dénonce des fous pour protéger les musulmans. Je ne confonds pas. Jamais ! C'est la raison pour laquelle la surveillance de la mosquée par la police municipale a été renforcée », a déclaré Robert Ménard.

« Des menaces ou des actes de violence ont visé les mosquées de Béziers et de Bordeaux, j’ai demandé aux Préfets des départements concernés de protéger ces lieux de culte », a indiqué, pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mercredi 21 octobre via Twitter. « De tels actes sont inacceptables sur le sol de la République. »

Lire aussi :
Après l'attentat de Conflans, une mosquée de Bordeaux cible d’une attaque islamophobe
Deux musulmanes poignardées près de la Tour Eiffel : le caractère raciste de l’agression reconnu
Montélimar : l'entrée de la mosquée vandalisée après l’attentat de Conflans





SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !