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Sur le vif

14.000 personnes détenues dans le monde hors du cadre légal

| Mardi 19 Septembre 2006 à 02:30

           


Depuis le transfert à Guantanamo des premiers prisonniers venus d'Afghanistan, l'armée américaine a mis en place, en quelques années seulement, un réseau international de prisons de haute sécurité où elle détient, en dehors de tout cadre légal bien défini, quelque 14.000 personnes.

Les révélations successives sur les tortures et les détentions arbitraires de longue durée ont déclenché de nombreuses dénonciations, notamment du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et de la Cour suprême des Etats-Unis.

"C'était difficile de penser que j'en sortirais un jour. J'ai vécu avec les Américains pendant un an et huit mois comme si je vivais en enfer", raconte le Bagdadi Amjad Qassim al-Aliyawi, libéré le mois dernier. Sans avoir été inculpé de quoi que ce soit.

Des dizaines de milliers d'individus sont passés par ce réseau de détention, l'immense majorité en Irak. Nombre d'entre eux racontent avoir été interrogés jour et nuit, relâchés des mois, voire des années plus tard sans une excuse, une compensation, ni même une information sur la raison de leur arrestation.

Entre 70% et 90% des détentions en Irak en 2003 étaient des "erreurs", ont déclaré des officiers américains au Comité international de la Croix-Rouge.

Ceux qui défendent le système le jugent nécessaire dans le cadre des batailles en cours pour pacifier l'Irak et l'Afghanistan et lutter contre les terroristes. Chaque prisonnier des Américains en Irak "est détenu parce qu'il constitue une menace sécuritaire pour le gouvernement irakien, la population ou les forces de la coalition", affirme le lieutenant-colonel Keir-Kevin Curry, porte-parole des opérations de détention de l'armée dans le pays.

Mais, des dizaines de ces anciens détenus, des ministres, des députés, des militants des droits de l'homme ou encore des avocats en Irak, en Afghanistan et aux Etats-Unis, interrogés par l'Associated Press, considèrent au contraire que ce système de détention est souvent injuste et contreproductif pour la lutte contre le terrorisme, car attisant le sentiment anti-américain.

Cela semble parti pour durer: la Marine américaine doit ouvrir à l'automne de nouvelles installations de sécurité maximale à Guantanamo, au prix de 30 millions de dollars. En Irak, l'armée a déjà ouvert un tout nouveau centre de détention ultra-moderne qui aura coûté 60 millions de dollars à Camp Cropper.




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