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Sur le vif

Une manif antiraciste contestée, une nouvelle organisée

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Lundi 2 Décembre 2013 à 12:14

           


En réaction aux propos racistes tenus à l’encontre de la ministre de la Justice Christine Taubira et en écho au trentenaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, quatre grandes associations de lutte contre le racisme (Licra, SOS Racisme, LDH et MRAP), soutenues par des syndicats comme la CFDT, l’Unef et la CGT, se sont rassemblées pour manifester ensemble, samedi 30 novembre, à Paris.

Le défilé, qui comptait dans son peloton de tête des personnalités politiques du PS comme Harlem Désir, le premier secrétaire du Parti socialiste et ancien président de SOS Racisme, est cependant loin d’avoir attiré la foule attendue. La manifestation a ainsi rassemblé entre 3 900 personnes selon la police et 25 000, selon les organisateurs. Quelques milliers d'autres manifestants ont également défilé dans 80 autres villes mais la mobilisation restait très loin des attentes des organisateurs.

« Je suis déçu et n'arrive pas à comprendre pourquoi nous sommes si peu », s’est d’ailleurs lamenté Steevy Gustave, un élu de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à l'origine de la pétition « France ressaisis-toi », publiée après les insultes contre Christiane Taubira, qui a recueilli 120 000 signatures. « La participation ne pouvait de toute façon qu'être insuffisante face à la gravité de la situation », a tempéré de son côté le président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), Pierre Tartakowsky, qui juge que « le poison raciste a pénétré la société » et que la lutte antiraciste n'est plus à la mode.

Mais ce samedi, de nombreux militants dénonçant l’instrumentalisation de l’antiracisme par la gauche - socialiste en particulier - ne souhaitaient tout simplement pas battre le pavé. Des associations de banlieues et de défense des immigrés n’y ont ainsi pas participé car elles vilipendent une récupération politique de la lutte des marcheurs il y a 30 ans, marquée par la création de l’association SOS Racisme, liée au PS, un an après la Marche et l’échec des politiques publiques en matière d'antiracisme.

Ces associations, pour qui la Marche représente un événement fondateur de l’antiracisme, compte bien commémorer cette action qui s’était terminée par un rassemblement de 100 000 personnes le 3 décembre 1983 à Paris mais dans un mode bien plus revendicatif que les organisateurs de la manifestation du 30 novembre. Elles portent en effet 30 propositions comme l'arrêt du contrôle au faciès et des violences policières,, la lutte résolue contre l'islamophobie ou encore la négrophobie, la régularisation de tous les sans-papiers, le droit de vote pour les étrangers..., lesquelles ne trouvent pas preneurs au PS. Regroupées au sein du collectif Égalité des droits et justice pour tous, ces associations appellent à manifester le 7 décembre à Paris.

Les Indivisibles ou encore Mamans Toutes Egales mais aussi le MRAP et la LDH font partie des signataires de cet appel soutenu par la gauche anticapitaliste et le Parti communiste. On saura samedi prochain s'ils parviennent à mobiliser plus que le rassemblement piloté par le PS.

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1.Posté par mine le 02/12/2013 14:27 | Alerter
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Ils veulent lutter contre les violences policières : qu'ils s'engagent dans la police , ils verront comme c'est facile, et ils verront qui est violent.
Le droit de vote des immigrés : rien à voir avec le racisme . Les Français sont de toutes les couleurs et religions. Pour que ce fait perdure il faut que les attributs attachés à la citoyenneté soient réservés aux citoyens , ou qu'il y ait réciprocité , comme dans le cas des étrangers communautaires.
Contrôle au faciès : qui est surreprésenté dans les délits de voie publique ou de drogue ? Ceci peut expliquer en partie cela.


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