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Communiqués officiels

Une énième instrumentalisation de l’Islam de France

Rédigé par Rahni Ali | Mercredi 23 Mars 2005 à 00:00

           

Le ministre de l’Intérieur chargé des cultes vient d’annoncer la création d’une Fondation pour les œuvres de l’Islam ayant pour but de collecter des fonds, « à l'abri de toute opacité », afin de financer la construction et la rénovation des lieux de cultes et la formation des imams.



Le ministre de l’Intérieur chargé des cultes vient d’annoncer la création d’une Fondation pour les œuvres de l’Islam ayant pour but de collecter des fonds, « à l'abri de toute opacité », afin de financer  la construction et  la rénovation des lieux de cultes et  la formation des imams.

Ce projet s’inscrit dans un contexte de course politicienne entre les différents courants politiques du gouvernement et les écuries présidentiables de l’UMP qui se distinguent de plus en plus par leur positionnement dans la « gestion » de l’islam de France.

Entre Nicolas Sarkosy qui avait lancé le débat sur la loi 1905 et Dominique de Villepin qui répond par le projet de fondation contrôlant l’argent des musulmans, l’instrumentalisation de l’islam semble avoir de l’avenir.

Cette nouvelle tentative de manipulation de l’islam et des musulmans cache mal une énième mystification d’un gouvernement en panne d’idées pour la France et cherchant depuis 2 ans à masquer ses échecs économiques et sa politique sociale désastreuse. Il n’hésite pas pour cela à surfer sur le climat malsain qui entoure l’islam.

L’objectif de cette fondation n’est pas de résoudre le problème de fond lié au financement des mosquées, mais il s’agit clairement de mettre sous tutelle une communauté de foi via certaines ambassades étrangères. Il est d’ailleurs remarquable que la création de cette fondation n’entraîne aucun nouveau financement pour le culte musulman mais se contente de nationaliser les financements existants.

Le risque est grand de voir se démobiliser les militants associatifs qui portent à bout de bras les projets de créations de lieux de culte, découragés par la perspective de devoir quémander un soutien financier auprès de bureaucrates notabilisés et  éloignés des besoins du terrain.

Plus grave encore, ni le ministre ni la fondation ne traitent des plus grands problèmes que nous rencontrons pour la construction des mosquées et pour toutes les activités cultuelles et culturelles, à savoir le soupçon, les obstacles administratifs, politiques et policiers. Le problème de l'islam en France, avant d'être financier, est moral et politique. A cause de ce climat malsain d'islamophobie, les banques ne veulent pas des associations musulmanes et les assurances rejettent les lieux de culte. Ce sont aussi les mairies qui préemptent les terrains à construire et refusent les salles pour se réunir.

Mais peut-on blâmer les manipulations de tel ou tel homme politique qui fait des calculs lorsqu’il sait qu’il peut disposer de « notables indigènes » en mal de reconnaissance ? Incapables d’assumer le jeu démocratique, ceux-là cautionnent une gestion méprisante et irrespectueuse des règles de notre société - sensée être un modèle - dans l’espoir d’être désignés personnalités qualifiées et d'être « reconnus » par les « notables gouvernants » de notre pays.

 





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