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Psycho

Samia : « Remariée, puis-je venir en aide aux enfants de mon ex-mari ? »

Rédigé par Lalla Chams en Nour | Lundi 20 Avril 2015 à 15:34

           


Samia : « Remariée, puis-je venir en aide aux enfants de mon ex-mari ? »
Après un « mariage arrangé » à 18 ans, j’ai eu deux magnifiques garçons (aujourd’hui adultes), puis j’ai divorcé à 27 ans. J’ai refait ma vie il y a (déjà !) 22 ans avec un homme adorable (bon musulman, attentionné, intelligent, travailleur et, de surcroît, doté d’un bon sens de l’humour : bref, l’homme parfait), qui a pris soin de mes fils comme s’ils étaient les siens (d’autant que nous n’avons pas eu d’enfant ensemble).

Mon premier mari, qui avait de lui-même pris l’initiative de divorcer car je pense qu’il se « cherchait », étant lui aussi très jeune (ça, je le dis avec le recul), a également fini par refaire sa vie avec une autre femme. Ils ont deux filles, de 17 et de 19 ans, qui sont donc les demi-sœurs de mes fils.

Ces derniers adorent leurs petites sœurs. Quant à moi, je considère que ces deux jeunes filles font partie, indirectement, de ma famille ; et ce, d’autant plus que mon divorce avec leur père s’est assez « bien » passé (à l’amiable, sans « règlement de compte » ni violence...).

Depuis leur naissance, je mets, par exemple, un point d’honneur à leur offrir, via mes fils, un cadeau à chacun de leur anniversaire. Mes fils m’ont récemment appris que « rien ne va plus » pour mon ex-mari et sa femme. Ils ont tous les deux perdu leur travail, elle vient de découvrir qu’elle était atteinte d’un cancer déjà avancé, et lui boit et dilapide leur argent pour parier...

Du coup, ils ne sont plus en mesure d’« entretenir » les demi-sœurs de mes fils, toutes deux inscrites dans des écoles de commerce très chères et qui leur ont annoncé qu’elles allaient devoir arrêter leurs études et trouver un petit boulot.

Mes fils en sont malades, mais tous deux débutent dans la vie et ne peuvent subvenir aux besoins de leurs sœurs. Comme mon mari actuel et moi-même avons la chance de très bien gagner notre vie, je voudrais aider ces deux jeunes filles. J’en ai parlé à mon mari, qui est d’accord (une perle rare, je vous dis !).

Mais je connais bien mon ex-mari : fier, orgueilleux, susceptible... il « complexe » déjà par rapport à notre « réussite sociale » et au fait que c’est toujours moi qui ait pris en charge financièrement l’intégralité de l’éducation de nos deux fils (il a pourtant joué un rôle important dans leur éducation, car nous avions opté pour une garde alternée). Quant à son épouse, je ne la connais pas suffisamment pour la contacter et, d’après mes fils, elle est très mal au point.

Ma question est la suivante : comment convaincre mon ex-mari d’accepter que j’aide ses filles ? Merci de vos conseils. Samia, 52 ans

Lalla Chams en Nour, psychanalyste

Très franchement il m’est difficile de répondre à votre question. Et peut-être avez-vous déjà trouvé la réponse, le temps que votre lettre soit traitée. Votre bilan montre que vous avez réussi tous les deux à dépasser le niveau zéro du : « Tout est de ta faute… », et cela me donne l’impression qu’une discussion franche et sincère avec le père de ces jeunes filles, qui ont leur mot à dire en l’occurrence, devrait pouvoir vous permettre de résoudre ce dilemme.

C’est la niya qui compte, comme vous le savez. Quelle est votre intention en l’affaire ? L’intérêt de ces jeunes filles dont l’avenir s’obscurcit, un sentiment de toute-puissance, qui alors émanerait de l’ego qui ne serait pas de bon conseil, une manière de montrer à votre mari que vous êtes meilleure que lui ? etc., ce ne sont bien sûr que des exemples.

Vous pourriez aussi, pour épargner sa fierté, proposer un prêt remboursable sur x années ?

Cependant, sur la question de la fierté, n’en fait-il pas preuve en cherchant réconfort dans l’alcool et en dilapidant son argent dans des rêves périlleux, non ?

La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?

Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com




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