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Sur le vif

Pour avoir profané une statue de la Vierge Marie, ils sont condamnés à apprendre le Coran

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 13 Février 2018 à 13:43

           


Pour avoir profané une statue de la Vierge Marie, ils sont condamnés à apprendre le Coran
Une belle leçon de vie et de religion, cela résume parfaitement la sentence que la magistrate libanaise, Jocelyne Matta, a prononcé contre deux jeunes musulmans coupables d’avoir profané une statue de la Vierge Marie.

Âgés de 17 et 18 ans, deux élèves de confession musulmane ont pénétré dans l’église de leur école, dans le village chrétien d’Akkar, au Liban. Armés de leur caméra, ils ont arraché une statue de Marie pour « l’embrasser sur les lèvres, adoptant à son encontre des comportements obscènes », selon un des avocats présents au jugement cité par L'Orient Le Jour. Les deux jeunes garçons ont partagé la vidéo sur leurs comptes Whatsapp, ce qui leur a valu une arrestation et une comparution au parquet.


Une première judiciaire au Liban

La juge d’instruction a surpris l’assistance par le verdict qu’elle a émis lors de l'audience du 8 février. Au cours du tribunal, elle a sorti un Coran qu’elle garde pour le serment des témoins et ouvre le Livre saint à la sourate Al-Imran relatant l’importance de Marie dans la croyance musulmane qui la reconnait comme l’une des créatures les plus pures que Dieu a créées.

Après avoir lu quelques versets, elle a sommé les deux jeunes musulmans à approfondir ces passages, à les lire, à les apprendre et à les lui répéter. La « peine » a ainsi été purgée au Palais de Justice de Tripoli, dans le bureau de la juge où les deux élèves ont exprimé leurs regrets après avoir répété les versets en question.

Jocelyne Matta est elle-même chrétienne. Appuyée par l’article 111 du code de procédure pénale qui lui octroie le droit de remplacer l’incarcération par d’autres mesures jugées pertinentes et adéquates, la juge ne souhaitait pas que les prévenus associent son jugement à des dimensions religieuses. Avec sa méthode didactique, elle a montré aux jeunes musulmans que leur acte profanait tout autant l’islam que le christianisme.

La décision, bien accueillie par les personnalités religieuses et politiques, a été qualifiée par le Premier ministre Saad Hariri de « summum de la justice et un moyen de transmettre les concepts que musulmans et chrétiens ont en commun ». L’évêque de Tripoli a également félicité la juge pour avoir privilégié « la conscientisation des jeunes, dont le comportement démontre souvent l’ignorance ».

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