Connectez-vous S'inscrire

Points de vue

Les propos de Tantawi suscitent l'indignation en Egypte.

Rédigé par Aly Fatma | Vendredi 2 Janvier 2004 à 00:00

           

Les déclarations de l’Imam Tantawi, le grand Imam de l’Université Islamique d’Al Azhar, qui a déclaré devant M. Sarkozy : « La France a le droit d’adopter une loi interdisant le voile à l’école »,ont suscité bien des polémiques… En effet, cette « fatwa » obtenue par le ministre de l’intérieur n’a pas manqué de susciter les plus vives réactions en Egypte comme partout ailleurs. Fatma, une jeune égyptienne de 34 ans, professeur de Fiqh (fondement du droit musulman) à L’université d’Al Azhar au Caire a tenu à nous faire part de son indignation, de celle de ses collègues d’Al Azhar comme de la population égyptienne dans son grand ensemble qui est restée perplexe face aux propos du Cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui.



Les déclarations de l’Imam Tantawi, le grand Imam de l’Université  Islamique d’Al Azhar, qui a déclaré devant M. Sarkozy : « La France a le droit d’adopter une loi interdisant le voile à l’école »,ont suscité bien des polémiques… En effet, cette « fatwa » obtenue par le ministre de l’intérieur n’a pas manqué de susciter les plus vives réactions en Egypte comme partout ailleurs. Fatma, une  jeune égyptienne de 34 ans, professeur de Fiqh (fondement du droit musulman) à L’université d’Al Azhar au Caire a tenu à nous faire part de son indignation, de celle de ses collègues d’Al Azhar comme de la population égyptienne dans son grand ensemble qui est restée perplexe face aux propos du Cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui.

La déclaration de Sheikh Tantawi s’est abattue sur les Egyptiens comme la foudre. Mais ce qui est sûr, et qui soulève tous les savants et doctorants d’Al-Azhar, c’est bien que cette déclaration ne représente que les paroles d’un seul homme car elles ne sont pas le fruit d’une concertation. Tous ceux qui étaient autour de la même table avec le Grand Imam Tantawi et Sarkozy étaient très contrariés, et à leur tête Aly Gomaa le Grand Mufti de la République qui s’est aussitôt mis à réfuter les arguments du Grand Imam. Face à l’indignation générale ce dernier a dû quitter les lieux sur le champ.

Les Egyptiens trouvent beaucoup de difficulté à interpréter l’attitude de Tantawi qui, d’une part, contredit le système de « shoura » (concertation) de coutume au sein du conseil d’Al-Azhar, et qui, de l’autre, avance une fatwa qui ne tient pas debout.

Témoin de l’affliction collective, Sarkozy dit ne s’en tenir qu’aux propos du « plus modéré » ! Modéré certes, mais ayant toujours fait preuve d’une grande réserve quant aux questions politiques: Tantawi aurait-il renoncé à ses principes ?

Nous, les Egyptiens francophones qui sommes au courant du fameux débat français sur le voile, attendions impatiemment qu’Al-Azhar se prononce sur la question, vu l’importance internationale de cet établissement islamique. Le moment venu, nous ne pouvons qu’exprimer notre effarement et grande déception. Déjà, des entreprises françaises installées en Egypte depuis belle lurette - et où ne régnait, jusque là, que concorde, entente et tolérance -  commencent à se débarrasser de leur personnel féminin voilé. Ces places seront très probablement occupées par des chrétiennes car pour celles-ci le voile n'est pas une obligation religieuse. Nous qui avons tant œuvré pour instaurer dans notre pays - à minorité juive et chrétienne- une tolérance religieuse incontestable, nous nous trouvons immiscés dans un conflit qui nous est imposé par les adeptes de la fameuse loi inconsidérée contre le voile! Exclure nos sœurs voilées de France ou nos sœurs voilées d’Egypte, c’est un message de haine qui nous est adressé et dont aucune famille musulmane de par le monde ne sera épargnée !





SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !