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Le baiser du Ramadan, de Myriam Blal

Reçu à Saphirnews

Rédigé par Huê Trinh Nguyen | Vendredi 9 Mars 2018 à 10:00

           


L’avis de Saphirnews

Vouloir se marier en étant de confession différente et sans se convertir à la religion de l’autre, malgré l’interdit de la doxa musulmane et l’opposition familiale, telle est la réalité de nombre de Français-e-s d’aujourd’hui.

Dialogues avec les deux familles, recherche d’un imam et d’un prêtre qui consentiraient à célébrer le mariage rendent compte des obstacles à surmonter.

La rencontre avec d’autres couples islamo-chrétiens qui témoignent du terrain d’entente qu’ils ont réussi à bâtir pour vivre au quotidien, célébrer les fêtes religieuses et éduquer leurs enfants en mixité est le plus riche d’enseignements. « De ces heures de conversation, je retiens une chose : c’est au couple de trouver sa propre cohérence. Au-delà de l’héritage culturel et religieux, les valeurs importent. »

Lire aussi : 40 ans du GFIC : les couples islamo-chrétiens, « le reflet d’une société métissée »

Présentation de l'ouvrage par l’éditeur

Une musulmane ne peut pas tomber amoureuse d’un non-musulman. C’est comme de dire « ma sœur est tombée amoureuse d’un dauphin » ou « ma sœur est tombée amoureuse d’une chaise ».

En famille comme sur les réseaux sociaux, Myriam Blal n’a tout d’abord rencontré qu’incompréhension et refus quand elle a annoncé son intention d’épouser Maxime, un chrétien. Dans ce témoignage sensible et passionnant, elle raconte son combat pour faire accepter leur amour.

Le témoignage profondément original d’une jeune journaliste d’origine tunisienne sur une réalité contemporaine.

Le baiser du Ramadan, de Myriam Blal

Lire un extrait

[p. 41-42] J’aurai pu naitre dans une famille chrétienne et j’aurais peut-être alors dit, je suis chrétienne. Ou juive, ou bouddhiste, ou athée. Il se trouve que le je suis née de parents musulmans. Je suis donc musulmane.

[p. 43] Mais je me considère avant tout comme un être libre. […] On ne connaît jamais à l’avance le chemin que l’on empruntera. En fonction d’une rencontre, on va choisir une direction plutôt qu’une autre. Car sans l’autre. Je ne suis rien.

[p. 139-140] Des audacieux. C’est le mot qui me vient à l’esprit en pensant aux hommes et aux femmes avec qui j’échange ainsi ces expériences, et à celles et ceux qui les ont précédés sur cette voir depuis des siècles. Malgré un doute intérieur permanent, de la culpabilité à sortir du rang, malgré la peur de transgresser, il subsiste néanmoins une intuition puissante, claire et évidente, qui conduit à faire face, à affronter, à oser l’impossible, alors que l’humanité – dans un tel moment de déraison, la famille vaut humanité – semble contre soi.

L’amour peut faire des miracles.

Myriam Blal, Le Baiser du Ramadan, Éd. Bayard, 2017, 168 p., 16,90 €.






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