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Psycho

Lamia : « Je n'arrive pas vraiment à pardonner la tromperie de mon mari »

Rédigé par Lalla Chams En Nour | Mercredi 4 Décembre 2019 à 08:00

           


Lamia : « Je n'arrive pas vraiment à pardonner la tromperie de mon mari »
J'ai besoin de parler d'une trahison de mon mari. Je lui ai en quelque sorte pardonné mais pas entièrement. Cela me bouffe, je pourrais en devenir malade. Je ne fais qu’y penser. La moindre chose qu’il dit ou qu’il fait qui ne me plait pas, je vais le lui ressasser.

D'après lui, il a eu un moment de faiblesse. C’est la fille qui l’aurait dragué et qui lui a donné suite en lui donnant un moyen de communication. Ils se seraient rencontrés à la plage, la fille lui aurait sauté dessus et il se serait laissé faire… Il dit avoir regretté par la suite. La fille en question a envoyé une photo d’elle assez dénudée le soir même en lui demandant de la rejoindre mais il aurait décidé de stopper toute conversation avec cette fille et de la supprimer.

Il m’a menti et m’a caché beaucoup de choses. Je lui ai crié dessus, on s’est battus. Il a beaucoup pleuré, il m’a demandé pardon, m’a promis qu’il ne sortirait plus dans des endroits bizarres, que je suis la seule femme qu’il aime, qu’il aime ses enfants et ne veut pas nous quitter. Oui, il a eu un moment de faiblesse envers cette fille car elle avait un beau corps. Cela me fait énormément mal quand il me donne des détails. J’ai eu deux enfants et maintenant, si on a des relations, j’essaie de cacher mon ventre… Il m’arrive de penser à cette fille et je suis bloquée.

Je suis au plus mal, je ne mange plus correctement, je suis si triste. J’ai envie de pleurer mais je n’y arrive pas, j’ai trop de haine.

J’ai un problème et il le sait. Quand je m’énerve, je ne suis plus moi-même, j’ai des mauvaises pensées comme le suicide. Je ne suis jamais passée à l’acte, al hamdoulillah, je pense à mes enfants. Je l’aime de tout mon cœur mais je suis dégoûtée. Je n’arrive pas à prier.

Pour le côté positif, je sais qu’il m aime, il me fait rire, on a une bonne complicité, il aime nos enfants, il est entreprenant pour l’argent. Mais j’ai tout abandonné, j’ai perdu confiance en moi, je ne me fais plus trop belle. Je ne suis pas motivée, je ne fais que garder les enfants, m’occuper d’eux ainsi que la maison. J’ai l’impression que je suis morte avant l’heure.

Lalla Chams En Nour, psychanalyste

Chère Lamia,

Amina, vous semblez présenter des symptômes de dépression. On peut vous comprendre. Vous sembliez avoir une jolie relation avec votre mari et vous avez du mal à digérer sa trahison.

Mais puisque vous avez décidé de pardonner, il y a quelque chose qui cloche. En fait, vous ne parvenez pas à pardonner. Est-ce parce que vous êtes entièrement dépendante de lui et que vous avez perdu toute confiance en vous ? Il arrive hélas bien souvent que des époux attachés à leur femme fasse un pas de côté. Je ne cherche pas à l’excuser mais vous dites vous-même qu’il vous aime et que vous appréciez votre complicité. Tout cela est précieux. En vous négligeant, vous risquez d’aggraver la situation.

Puisque vous semblez, malgré tout, vouloir le garder, peut-être pourriez-vous tous les deux faire le point avec un médiateur familial qui vous permettrait de prendre un peu de recul et de considérer l’essentiel : votre état physique et mental, l’équilibre du couple et de la famille, auquel vous semblez tenir.

Les idées de suicide dont vous parlez sont la preuve que vous vous sentez dans une impasse personnelle et que vous ne savez pas comment en sortir. Parfois, on pense au suicide pour faire cesser une situation pour laquelle on ne voit pas la solution, plus que de vouloir réellement mettre fin à sa vie. Or, dans votre cas, il y a une solution : vous remettre d’aplomb et accepter de lui donner une chance. Pardonner pour de bon.

La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?

Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com




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