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Communiqués officiels

La célébration de l’Aïd al adha

Rédigé par AVS | Vendredi 30 Décembre 2005 à 10:06

           

L’Aïd Al Adha (Kébir), approche. Un moment que tous les musulmans du monde célèbrent. Un moment caractérisé par le sacrifice d’une bête (mouton,…) pour commémorer le geste du Prophète Ibrahim/Abraham (paix sur lui).



Cette fête, symbole de joie et de partage, clôture le rituel du pèlerinage qui a lieu à La Mecque.
Pour les musulmans de France, l’Aïd révèle leur présence et consolide leur attachement à l’islam. La mobilisation des musulmans est particulièrement forte autour des préparatifs pour l’instant symbolique du sacrifice. Cela n’est pas sans conséquences sur l’ensemble de la société :
- Nombre de musulmans demandent un congé ce jour-là.
- La mobilisation et l’organisation pour la célébration de la prière de l’Aïd, les salles prêtées à cet effet.
- L’agitation autour du processus de l’acheminement, du stockage et du sacrifice des bêtes (moutons,…).

Si les deux premiers points rencontrent de moins en moins d’obstacles et provoquent moins de débats au sein de la société, le troisième point concernant l’abattage des animaux est le plus problématique :
- Flambée des prix des moutons à l’approche de la fête.
- Désorganisation dans certains sites d’abattage.
- Mauvais traitements infligés aux bêtes.
- Moutons sacrifiés avant la prière de l’Aïd.

Alors que les moyens techniques et juridiques ne manquent pas pour un meilleur déroulement de cette fête, peu de moyens sont octroyés à ce jour aux musulmans. Pourtant, par leurs expériences, de nombreuses associations musulmanes ont su développer des solutions efficaces pour l’organisation du sacrifice. Elles se voient aujourd’hui barrer la route sans raison par les autorités en place.

Il est important de rappeler la responsabilité de l’Etat et des municipalités qui doivent fournir les moyens nécessaires aux musulmans pour que ce jour soit une réussite, tel qu’ont pu le faire certains préfets. Sans quoi, comme chaque année, on ne retiendra que le désordre causé par le sacrifice, ce qui contribuera encore un peu plus à mettre les citoyens de confession musulmane à l’index.
Tout l’aspect spirituel, culturel et social est ainsi, mis au second plan au point que l’Aïd devient synonyme d’animaux et d’abattage. L’Aïd devient la fête du mouton au lieu de la célébration de l’amour pour Dieu, de l’amour pour les hommes, de l’amour des animaux.

Si la flambée des prix fait gagner des profits aux éleveurs, elle cause beaucoup de pertes aux musulmans. Perte financière mais aussi perte de l’essentiel : amour et dignité, spiritualité et fraternité, convivialité et générosité.
C’est pourquoi, il est aussi important pour nous, en tant que musulmans de se souvenir du sens profond de l’Aïd al Adha :

Fêter l’Aïd dans l’amour, c’est considérer les animaux comme des créatures sensibles que l’on doit traiter dans la douceur et dans le calme. L’Aïd est un des seuls instants, où il est permis de prendre la vie à un animal, non seulement pour se nourrir, mais aussi pour célébrer le geste d’Ibrahim/Abraham. Par l’appel au sacrifice, le prophète démontrait sa capacité d’amour pour Dieu au-delà de l’amour pour son fils. Le bélier sacrifié à la place du fils, est offert par Dieu, intégrant l’amour filial dans la perspective divine.

Fêter l’Aïd dans la dignité, c’est garder toute sa raison et se rappeler que le sacrifice peut s’étaler sur trois jours. Dépenser à la juste mesure, l’argent pour l’achat d’un mouton et non pas sombrer dans l’excès, dans le gaspillage.

Fêter l’Aïd en toute spiritualité, c’est surtout, ne pas négliger la prière de l’Aïd, accorder de l’importance à notre Prophète Ibrahim en découvrant son histoire. Suivre les pratiques de notre Prophète Mohammad dans sa manière de commémorer cette fête.

Fêter l’Aïd, c’est éviter de contribuer au carnage lors des sacrifices, respecter l’organisation de l’ordre des choses pour que cette fête conserve le caractère convivial où tout le monde y trouve de la joie.

Fêter l’Aïd, c’est célébrer l’esprit de générosité en invitant sa famille, ses proches, ses amis.

L’Aïd est une fête qu’on ne peut réduire au mouton ou à la surconsommation de la viande. C’est un mois de sacrifice permettant d'affaiblir son orgueil, son individualisme, son ego pour laisser place à un cœur apaisé au rappel de Dieu. C’est la fête de la foi avant tout.





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