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Points de vue

L’envers du Conseil Français du Culte Musulman

Rédigé par Titraoui Amar | Jeudi 29 Avril 2004 à 00:00

           

Force est de constater que l’effort fourni de la part des gouvernements successifs, toutes couleurs politiques confondues, pour faire émerger une représentativité des Musulmans de France, ne s’est jamais interrompu. Les moyens employés furent, pour le moins que l’on puisse dire, antidémocratiques. La raison principale est que, bien qu’ayant besoin d’une représentativité des Musulmans de France, l’on appréhendait le choix que les Musulmans eux-mêmes pouvaient exprimer.



Force est de constater que l’effort fourni de la part des gouvernements successifs, toutes couleurs politiques confondues, pour faire émerger une représentativité des Musulmans de France, ne s’est jamais interrompu. Les moyens employés furent, pour le moins que l’on puisse dire, antidémocratiques. La raison principale est que, bien qu’ayant besoin d’une représentativité des Musulmans de France, l’on appréhendait le choix  que les Musulmans eux-mêmes pouvaient  exprimer.

Les craintes et les peurs des politiques français

Malgré l’effroi  d’une partie de la classe  intellectuelle, politique et médiatique française, suite au plébiscite de l’Union des Organisations Islamiques en France (UOIF), par la communauté musulmane, tous se félicitent aujourd’hui de ces  élections. Abstraction faite de  la cooptation et de la  nomination de M. Boubakeur à la tête du CFCM, une procédure qui offrait une garantie sur le résultat de la consultation, sans omettre l’objectif  inavoué de présenter un résultat positif en perspective des présidentielles, cet empressement des pouvoirs politiques ces dernières années à faire aboutir cette consultation, ne cachait-il pas une stratégie visant à  museler  la communauté musulmane ?

Il était préférable, aujourd’hui, d’entreprendre cette consultation avec des Musulmans majoritairement inféodés à leur pays d’origines, qui ont une conception plus ou moins archaïque et inadaptée  de la société Française, plutôt que de la mettre en place dans une dizaine d’années. Car, dans une dizaine d’années, l’élite  musulmane française qui commence à émerger et qui fut malheureusement totalement exclue de la consultation, n’aura aucun scrupule à parler d’égal à égal avec les pouvoirs politiques. Elle saura, tout en offrant un minimum de concessions, poser certaines  revendications, qui ne sont que des droits qu’il sera difficile de spolier. L’éviction de cette élite nouvelle, qui n’a d’ailleurs dérangé personne, nous a certainement tenu à l’écart de l’objectif principal du CFCM qui était de permettre à l’Islam de France de se détacher des emprises politiques extérieures. Car cette élite émergente est justement faite de Musulmans imprégnés de citoyenneté et disposant de la liberté de pensée et d’expression que lui offre le contexte français qui l’a vu émerger.

Où le piège se referme sur les Musulmans

De la configuration actuelle du CFCM, à moins d’un sursaut de lucidité ou d’un miracle, la fracture devrait évoluer vers une scission de plus en plus importante et une possible confrontation entre la classe dirigeante musulmane représentative et les forces vives de la France musulmane « d’en bas ». Pour peu que l’on y prête attention, les soubresauts de cette cassure, sont déjà perceptibles. Et si ces prévisions se confirment, l’on aura raison de dire que les Musulmans ont réussi à importer une certaine forme de dictature dans un pays démocratique.

Malheureusement,  la communauté musulmane se caractérise à notre époque par une incapacité à faire son autocritique. Ce qui est contraire à un des fondements comportementaux du Musulman qui confère toute son importance à la critique de soi-même.

Le conflit relationnel que doivent traverser la génération des arabophones et la génération des francophones de la communauté musulmane en France s’apparente à celui de la parabole de la femme enceinte, sur le point d’accoucher. Même si elle le désire, cette femme ne peut indéfiniment garder l’enfant en son sein. Dans son intérêt et dans celui de son bébé, elle se doit de le laisser sortir. De son côté, l’enfant ne peut rester dans le sein de sa mère. Pour son bien et pour soulager sa mère, il doit s’ouvrir au monde. Tel est l’ordre chronologique des choses  sur le plan divin. Reste la période du sevrage qui n’est qu’une dépendance temporaire et une période d’adaptation. Il en est de même des deux composantes de la communauté musulmane de France. Elles se doivent de travailler et de vivre en symbiose, dans un respect réciproque. Car, par nature, l’individu ne peut tenir debout et avancer  que sur ses deux jambes.





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