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Points de vue

L’Islam entre le rejet pavlovien et l’inefficacité bennabienne

Rédigé par Benbachir Larbi | Mardi 12 Novembre 2002 à 00:00

           

Malgré la multiplication au cours de ces dernières années d’écrits académiques et journalistiques s’y rapportant, l’Islam reste foncièrement mal compris parmi les populations occidentales. Pour illustrer cette triste réalité, il suffit de rappeler avec quelle facilité les médias occidentaux entretiennent dans l’esprit de leurs auditoires l’amalgame entre Islam et violence terroriste. Pourtant, une lecture intelligente et honnête du Coran et de la tradition véridique du Prophète Mohammed (Pbsl) ne laisse aucun doute sur le caractère saugrenu et injuste de cette association.



Malgré la multiplication au cours de ces dernières années d’écrits académiques et journalistiques s’y rapportant, l’Islam reste foncièrement mal compris parmi les populations occidentales.  Pour illustrer cette triste réalité, il suffit de rappeler avec quelle facilité les médias occidentaux entretiennent dans l’esprit de leurs auditoires l’amalgame entre Islam et violence terroriste.  Pourtant, une lecture intelligente et honnête du Coran et de la tradition véridique du Prophète Mohammed (Pbsl) ne laisse aucun doute sur le caractère saugrenu et injuste de cette association.

Islam, religion de paix
L’Islam, tel qu’il se décrit dans ses textes fondateurs le Coran et la Sunna, est une religion de paix qui n’accepte le recours à la violence que dans des cas exceptionnels, et sous un ensemble de conditions clairement énoncées par le Coran et mises en pratique par le prophète (Pbsl).  Toujours selon les textes fondateurs, cette violence ne peut avoir qu’un seul et unique but : la protection des droits fondamentaux des êtres humains… tous les êtres humains.

Pourquoi donc les occidentaux échouent-ils à percevoir cette vérité ?  Et pourquoi, en même temps, sommes-nous incapables de faire valoir cette vérité et montrer le vrai visage de notre religion ?

Le rejet pavlovien
Deux facteurs, essentiellement, se conjuguent pour expliquer cette situation.  D’une part, il y a le rejet pavlovien
qui caractérise l’attitude de l’occidental envers l’Islam.  Cette attitude pathétique découle d’un double processus socio-historique et intellectuel : le sécularisme qui conditionne la position de l’occidental face au phénomène religieux en général, et l’orientalisme qui façonne son imaginaire par rapport à la religion musulmane.

L'inefficacité bennabienne
Face à ce rejet pavlovien, l’action du musulman reste paralysée par ce qu’on peut nommer l’inefficacité bennabienne*
, qui s’enracine dans le déficit civilisationnel, c’est-à-dire culturel et institutionnel, qui sévit au sein des sociétés musulmanes.  Ce déficit forme, depuis maintenant quelques siècles, le cadre mental et sociologique du musulman d’une manière qui lui fait perdre de vue sa vocation historique ainsi que les priorités qui en découlent.

Voilà à mon avis les raisons profondes du drame universel et sanglant que nous vivons, depuis le 11 septembre sous la forme de la guerre au terrorisme, depuis des décennies sous le titre de la lutte à l’intégrisme.

Sortir de l'inefficacité
Dans ce contexte, il devient inutile de tenter de résoudre le problème du rapport de l’occidental à l’Islam par des écrits qui s’efforcent de libérer le concept de Djihad des connotations erronées que les médias lui collent à chaque fois qu’un acte violent est attribué à un musulman. Que  le mot « guerre sainte » existe ou pas dans le Coran, ne change rien à la perception de l’Islam chez l’occidental parce que ce dernier est conditionné, par son système éducatif et les médias, à voir dans la religion, toute religion et à plus forte raison l’Islam, un fléau qui ne peut être toléré que dans la sphère privée.  Or, c’est là exactement ce que le musulman remet en cause quand il formule les problèmes de sa société et les remèdes qu’il leur prescrit en terme éthique et religieux.

Il serait donc plus bénéfique pour le musulman de canaliser ses énergies sur le problème de son inefficacité et sur les moyens de le résoudre.


* Malek Bennabi (1906-1973) est un penseur musulman de nationalité algérienne.  Le concept d’inefficacité chez le musulman contemporain est un concept-clé de la pensée bennabienne.





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