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Culture & Médias

El General : « Le rap, c’est la voix du peuple ! »

Rédigé par Nadia Moulaï et Mehrezia Labidi-Maiza | Vendredi 26 Août 2011 à 23:01

           

Hamada Ben Amor, alias El General, 22 ans, s’est fait connaître grâce à son rap frondeur à l’encontre de Ben Ali. Devenu une figure de la Révolution de jasmin, il revit depuis la chute du Raïs. Il sera en concert lors de la 2e édition du Grand Ramdan, samedi 27 août, au Parc de la Villette (Paris 19e). Quand le rap fait bouger les dictateurs !



El General : « Le rap, c’est la voix du peuple ! »

Salamnews : Votre morceau intitulé « Raïs Le Bled » était directement adressé à Ben Ali. Quelle réaction attendiez-vous de lui ?

El General : Le titre a été écrit et mis en musique le 7 novembre, date du coup d’État médical de Ben Ali contre Bourguiba en 1987. J’ai voulu dénoncer l’injustice et le manque de liberté à travers ce rap. Je ne savais pas si le président allait écouter ma chanson ni même qu’il y aurait une révolution, mais je n’avais pas peur...

Pourquoi le pseudo « El General » ?

C’est une référence au pouvoir, censé montrer la voie et garantir la liberté. Je m’inspire aussi de figures révolutionnaires comme Che Guevara.

Votre chanson a rencontré un vif succès. Comment est-elle devenue l’hymne de la révolution tunisienne ?

Je n’ai pas prévu un tel impact et encore moins ma célébrité ! Mais je pense que j’ai aidé à propager l’esprit de la révolution.

Pourquoi ce morceau a-t-il pris tant d’ampleur ?

Depuis 23 ans, les Tunisiens avaient besoin d’entendre peut-être des paroles comme cela. Des paroles interdites... Le rappeur est par nature contestataire, nos chansons expriment ce que le peuple pense.

Votre rap a pris une dimension politique, largement écoutée chez les moins jeunes, surtout après votre arrestation...

Les anciens ont réalisé que les jeunes parlent aussi de leurs soucis. Mon arrestation a aussi exacerbé le sentiment de révolte et a donné plus d’écho à la chanson.

Ben Ali est parti, mais la situation reste chaotique...

Insha Allah, nous construirons une Tunisie meilleure : un pays sans régionalisme, dirigé par des politiques honnêtes, soucieux de l’intérêt général et non de leur profit personnel.

Justement, quel rôle souhaitez-vous jouer dans la « reconstruction » de la Tunisie ?

Je continuerai à être une force de critique, je resterai la voix du peuple à travers mon rap. À l’avenir, j’aborderai aussi des questions comme la Palestine.








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