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Points de vue

Célébrons la vie avec un Aïd-el-Fitr vegan

Rédigé par Mimi Bekhechi | Samedi 23 Mai 2020 à 11:45

           


Célébrons la vie avec un Aïd-el-Fitr vegan
En cette fin du Ramadan, fêtons l’Aïd al-Fitr et reprenons le cours de notre vie en mettant en pratique les préceptes religieux de ce mois béni. C’est le moment parfait pour enclencher une transformation positive et emplie de bienveillance, portée sur la réflexion profonde, la pitié et la charité pour toutes et tous.

Tout au long du mois, il nous est rappelé de ressentir de la compassion pour les moins fortunés que nous. Quand je pense aux êtres les plus vulnérables auxquels je peux apporter mon aide de la manière la plus simple qui soit, ce sont les animaux que nous exploitons tous les jours par milliards qui me viennent à l’esprit.

En effet, comme enseigné par le Prophète : « Pour (le bien fait à) chaque cœur humide (chaque animal), il y a une récompense. » Selon lui, les animaux sont aussi « des communautés » et un récit le voit reprocher à l’un de ses compagnons d’avoir pris un bébé poussin à sa mère en détresse. Cela me fait penser au fait que, dans l’industrie des œufs, tous les poussins mâles sont tués dès la naissance, sans jamais rencontrer leur mère et que, pour produire le lait, on insémine des vaches de force et on leur arrache chacun de leurs veaux.

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Travailler à une transformation de notre monde pour le meilleur

C’est pour cela qu’à chaque repas, je fais le choix de manger vegan, pour ne pas contribuer à la souffrance des animaux dans les industries de la viande, des œufs et des produits laitiers. Entassés dans de petites cages en treillis ou parqués par milliers dans de vastes entrepôts, souvent privés de soins vétérinaires pour les maladies et blessures dont ils souffrent, ces êtres doux, sensibles, attachants et intelligents sont enfin conduits à l’abattoir pour y subir une mise à mort violente.

A l’issue de ce mois de discipline, de contemplation et de générosité, choisissons de ne plus contribuer à ce système épouvantable, qui n’a tout simplement pas lieu d’être lorsqu’on veut vivre avec compassion et en cohérence avec ses convictions et les préceptes religieux.

L’un des messages coraniques principaux repose sur une transformation de notre monde pour le meilleur. Quand on sait qu’en plus des souffrances réservées aux animaux, la consommation de leur chair ou de leurs produits contribue directement aux inégalités dans le monde, à de graves risques sanitaires et à la destruction de notre planète, on ne manque pas de raisons de devenir vegan.

En effet, les animaux sont de piètres convertisseurs d’énergie en nourriture pour les humains puisqu’il faut beaucoup plus de terres agricoles pour produire de la viande que pour produire directement des céréales destinées à l'alimentation humaine. Notre appétit pour la chair animale gaspille de précieuses ressources, alors que plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde.

Réfléchir aux conséquences de ses actions et de ses choix quotidiens

On sait également que la consommation de viande est liée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de diabète et de certains types de cancer. Consommer des animaux est aussi à l’origine de la plupart des grandes épidémies qui ont touché la population humaine (SRAS, Ebola, VIH, grippe aviaire, variante de la maladie de Creutzfeld-Jakob…) ainsi que la pandémie actuelle du Covid-19.

Enfin, ne plus cautionner l'industrie de la viande – qui pollue l'eau et l'air, dégrade les sols et accapare les ressources – est également le meilleur moyen de faire en sorte que nos enfants ne grandissent pas dans un monde ravagé par les désastres environnementaux.

Toutes ces raisons me poussent à réfléchir aux conséquences de mes actions et de mes choix quotidiens, et en particulier à quoi – ou plutôt qui – ne pas mettre dans mon assiette. Et alors que ce mois du Ramadan touche à sa fin, j’incite toutes et tous à suivre ce chemin vers la compassion, en se tournant vers de délicieux plats vegans lors de l’Aïd al-Fitr et au-delà.

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Mimi Bekhechi est directrice des programmes internationaux de PETA.

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