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Communiqués officiels

COLLECTIF CONTRE L'ISLAMOPHOBIE EN FRANCE

Rédigé par . Ccif | Lundi 5 Janvier 2004 à 00:00

           

Quand nos concitoyens de confession musulmane subissent une incroyable déferlante de violences racistes, ces « incidents » sont à peine mentionnés dans nos médias. Plutôt que de condamner cette rage Islamophobe, ils préfèrent distiller la peur et la haine de l’autre en s’adonnant à une surenchère sensationnaliste qui associe de manière quasi systématique Islam et intégrisme, Islam et terrorisme.



COLLECTIF CONTRE L'ISLAMOPHOBIE EN FRANCE

 

Bavure du foulard à la SG :

Une cliente de confession musulmane, portant un foulard, s’est vue interdire l’entrée de sa banque dans une agence de la Société Générale (SG) du 19ème arrondissement de Paris, le lundi 22 décembre 2003. Cette interdiction a été justifiée par une affiche présente à l’entrée de plusieurs agences de la SG notifiant ce qui suit : ' Pour votre sécurité, l'accès à cette agence est contrôlé. Nous vous prions de bien vouloir ôter foulard, casquette, casque, ainsi que tout autre couvre-chef ou lunettes de soleil. Merci de votre compréhension '.

Le CCIF dénonce cet incident, un de plus qui prouve que l’actuelle polémique autour du foulard ne fait qu’accentuer les amalgames, le rejet et l’islamophobie dont sont victimes les citoyens français de confession musulmane.

Le directeur de l’agence du 19ème a confié au journal Le Monde le 25 décembre que le vigile à l’entrée avait fait ' une interprétation large de la consigne ' et que les femmes portant un foulard sont admises ' dès l’instant où elles sont identifiables '. Le CCIF craint, au vu de la formulation utilisée dans l’affiche, que d’autres vigiles ne laissent libre cours à leur passion pour opérer une véritable discrimination religieuse à l’encontre des citoyennes de confession musulmane à l’entrée des banques de la SG.

Si la raison de sécurité invoquée par la SG a pour seul objectif l’identification des clients à l’entrée de la banque, le CCIF constate que l’interdiction du foulard n’est pas utile à cet objectif. C’est pourquoi, le CCIF demande la modification de cette affiche pour que soit notifié à la place à ses clients de rentrer le visage découvert de façon à être reconnaissable. Ceci afin que soit respectée la liberté de pratique religieuse garantie par la loi de 1905 et l’article 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1948.

 
 

Le maire de Nogent-sur-Marne refuse de marier les musulmanes voilées :

 

Jacques Martin, maire UMP de Nogent-sur-Marne (94) a précisé depuis début novembre, dans un document remis à tous les candidats au mariage, le champ d’application d’une consigne déjà appliquée jusqu'alors qui demande aux futurs mariés ainsi qu'à leurs invités ' de ne porter aucun signe d'appartenance religieuse, philosophique, syndicale ou politique, ostentatoire '.

Encore une fois, le CCIF constate que l’on s’abrite derrière une formulation très générale pour priver les musulmans et eux seuls d’un droit fondamental. On ne peut exiger d'une citoyenne musulmane qu'elle renonce à une obligation religieuse pour jouir des mêmes droits qu'une autre citoyenne, en particulier du droit de se marier dans sa commune.

Le CCIF rappelle à M. Martin que la liberté de pratiquer sa religion y compris de manière visible en public et en privé est garantie par la constitution française ainsi que par la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 (article 10). Le CCIF rappelle également à M. Martin que la neutralité de l’état incombe aux seuls fonctionnaires et non aux usagers des services municipaux. Il est flagrant que cette neutralité n’est pas observée par M. Martin qui effectue un traitement différencié de ses administrés.

Le CCIF déplore que l'islamophobie ambiante se propage de plus en plus au sein même des institutions en toute impunité et craint que cela n’engendre une escalade de la haine à l’endroit des citoyens français de confession musulmane.

Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin déclarait le 17 octobre dernier à la mosquée de Paris qu’il serait ' intransigeant ' face à l’islamophobie qui se développe dans notre pays. Aujourd’hui, le CCIF appelle le gouvernement actuel à tenir sa promesse en veillant à ce que de telles discriminations cessent et à les sanctionner.

 

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Lettre d'informations du collectif contre l'islamophobie en France
contact@islamophobie.net
http://www.islamophobie.net/
06-21-29-68-80




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