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Sur le vif

Après les attentats, les atteintes aux libertés mieux admises des Français

Rédigé par Christelle Gence | Jeudi 29 Janvier 2015 à 12:57

           


Après les attentats, les atteintes aux libertés mieux admises des Français
Moins de libertés pour plus de sécurité. C'est l'état d'esprit dans lequel sont des Français selon un sondage Ipsos/Sopra-Steria réalisé pour Le Monde et Europe 1 les 21 et 22 janvier 2015 auprès de 1 003 personnes, trois semaines après les attaques commises par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Publié mercredi 28 janvier, il révèle que 9 Français sur 10 sont favorables à davantage de répression pour lutter contre le terrorisme.

Une très large majorité des personnes interrogées souhaitent le renforcement de mesures destinées à lutter contre l’extrémisme religieux : 95 % des sondés sont pour le durcissement des « conditions de détention des détenus extrémistes qui propagent des idées intégristes », et 89 % souhaitent la restriction de « la liberté d'opinion sur Internet en cas de propagation des idées jihadistes ».

Les sondés sont en outre favorables à 90 % à « la déchéance de la nationalité des Français qui partent faire le jihad en Syrie ». Concernant leur sentiment après les attentats, 72 % des Français ressentent de la colère, 51 % du dégoût, 24 % de la peur, 8 % de la vengeance et 4 % de la résignation.

L’islam mieux jugé qu'auparavant

D’après les résultats de ce sondage, les attentats ne semblent pas avoir impacté négativement l’image de l’islam auprès des Français. Ainsi, 51 % des sondés estiment que la religion musulmane « n'est pas compatible avec les valeurs de la société française ». Mais un an auparavant, ils étaient 63 % à le penser, et 74 % en janvier 2013. A contrario, 47 % des Français jugent l’islam compatible avec la République, soit 10 points de plus qu’en 2014 et 21 points de plus qu’en 2013. La religion catholique est jugée compatible par 93 % des sondés, et la religion juive à 81 %.

Dans le détail, l’acceptation de l’islam dépendrait de l’orientation politique des individus. Les sympathisants de gauche jugent l’islam « compatible avec les valeurs de la société française » à 66 %, contre 39 % de sympathisants UMP, et 12 % des proches du Front national. Les femmes semblent aussi plus tolérantes à l’égard de l’islam (50,3 %) que les hommes (43,5 %).

La distinction entre islam et « jihadisme » majoritairement comprise

Autre enseignement, 66 % des Français estiment que « l’islam est une religion aussi pacifiste que les autres et le jihadisme est une perversion de cette religion ». Mais pour 33 % d’entre eux, « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d’intolérance ». Aussi, parmi les 53% de Français qui pensent que « nous sommes en guerre », 16 % d’entre eux pensent que le pays est en guerre contre l’islam, et 84 % contre le « terrorisme jihadiste uniquement ». 50 % des personnes interrogées considèrent par ailleurs que la France doit augmenter son engagement
militaire, « là où elle est déjà présente (Mali, Sahel, Irak…) ». 40 % souhaitent le maintenir à son niveau actuel. Seuls 9 % voudraient le voir diminuer.

La condamnation des attaques terroristes par les différentes instances de l’islam de France a été entendue par les sondés. Ils sont 65 % à avoir jugé ces représentants « assez présents », mais seuls 60 % sont « convaincus » par leurs condamnations.

58 % des personnes interrogées jugent également qu’on a « raison de leur demander de condamner ces attaques, ce n’est que comme cela que l’on évitera les amalgames entre musulmans en général et extrémistes jihadistes en particulier ». En revanche, un tiers des Français estiment que « à force de trop insister, on risque de créer un malaise au sein de la communauté musulmane qui va se sentir de plus en plus stigmatisée ».





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