La France a constaté, jeudi lors d'une visite de son ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin à Téhéran, des progrès en Iran dans deux domaines de préoccupation pour Paris: la prolifération nucléaire et les droits de l'homme.

Le président iranien, Mohammad Khatami, a de nouveau dénoncé jeudi, lors d'une rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, le refus des pays possédant la technologie nucléaire d'aider l'Iran à développer son propre programme nucléaire civil.

Ce refus est invoqué par les autorités iraniennes chaque fois qu'il s'agit d'expliquer pourquoi Téhéran ne signe pas le protocole additionnel au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Or M. de Villepin a à son tour appelé Téhéran à parapher ce protocole qui permettrait des inspections inopinées et renforcées des sites nucléaires iraniens.

M. Khatami a demandé «pourquoi les pays possédant cette technologie n'ont pas respecté les principes du TNP et ne nous ont pas aidés à l'acquérir à notre tour», selon un communiqué de la présidence.

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la Turquie jeudi pour violation du droit à la vie et pour torture après la mort d'un homme placé en garde à vue dans le cadre de la lutte contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
De manière plus inhabituelle, la juridiction du Conseil de l'Europe estime que la Turquie a failli à son obligation découlant de l'article 38 de la Convention européenne des droits de l'homme de fournir toutes facilités nécessaires à l'ancienne Commission européenne des droits de l'homme (aujourd'hui disparue) et à la Cour pour leur permettre d'établir les faits .

Les faits, dont la Cour a été saisie en 1994, remontent à 1990 et concernent la mort de Yakup Aktas, un commerçant de 26 ans soupçonné d'avoir fourni une assistance au PKK.

Les policiers du centre d'interrogatoire de Mardin (Anatolie orientale), accusés de l'avoir battu à mort, ont été acquittés le 11 mai 1994.

Les experts de la commission des droits de l'homme avaient dû se rendre sur place pour tenter de reconstituer les faits et n'avaient obtenu que peu d'éléments de la part des autorités turques.

Une enquête a été ouverte par le commandement américain dans le Golfe au sujet de la mort il y a deux semaines à Bagdad de deux caméramen étrangers, l'Ukrainien Taras Protsiouk, de Reuters, et l'Espagnol Jose Couso, de la chaîne Télé 5.

«Le commandement central au Qatar nous a dit qu'une enquête avait été lancée», a déclaré un représentant de l'ambassade des États-Unis à Kiev, où le président Léonide Koutchma a attribué jeudi à Protsiouk la médaille du Courage à titre posthume.

Les deux caméramen ont trouvé la mort, et trois autres journalistes de Reuters ont été blessés, le 8 avril par un tir de char américain contre l'hôtel Palestine, dans le centre de Bagdad, un établissement où résidaient la plupart des reporters couvrant la guerre de la capitale irakienne.

Un dignitaire religieux chiite irakien, cheikh Mohammed Fartoussi, a dénoncé des pratiques américaines « pires » que celles du régime de Saddam Hussein, dans une déclaration diffusée hier par Abou Dhabi TV, commentant son interpellation cette semaine par les forces américaines. « Notre arrestation par les Américains était pire que les interpellations que Saddam (Hussein) ordonnait contre les étudiants de la Hawza », a déclaré cheikh Fartoussi. Ce dignitaire, interpellé dimanche soir alors qu’il se rendait de Bagdad à Kerbala, a été remis en liberté mardi avec cinq de ses compagnons, selon ses adeptes. Son interpellation n’a jamais été confirmée par l’armée américaine. « Nous avons été battus (...), passé une nuit les mains liées derrière le dos », a ajouté cheikh Fartoussi, notant toutefois qu’un officier américain était venu ensuite « lui présenter des excuses ». « C’était répugnant. Malgré cela, aucun de nos jeunes n’a dirigé son arme contre l’Amérique (...), mais la prochaine fois Dieu seul sait ce qui pourrait résulter de la colère populaire », a-t-il averti à l’adresse des forces américaines qui occupent l’Irak depuis la chute de Bagdad le 9 avril.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë a inauguré jeudi une statue en hommage aux victimes du génocide arménien de 1915 en présence de centaines de sympathisants de la cause arménienne, dont le chanteur Charles Aznavour et le ministre délégué aux Libertés locales Patrick Devedjian.

Cette statue en bronze, haute de six mètres avec son socle, représente le révérend père Komitas, compositeur et théologien, déporté de Constantinople (Istanbul) en 1915 avec d'autres intellectuels arméniens. Il survivra au génocide mais sombrera dans la folie avant de mourir à Paris en 1935.

La statue, oeuvre du sculpteur David Erevantsi, érigée place du Canada, dans le 8e arrondissement de Paris, entre la Seine et le Grand Palais, tout près de la cathédrale arménienne, a été inaugurée le jour du 88e anniversaire du début du génocide, en présence également de l'ambassadeur d'Arménie en France, Edward Nalbandian.

Un attentat à l'explosif a été commis dans la nuit de mercredi à jeudi à Ajaccio (Corse-du-Sud) contre un local appartenant à une association de Marocains.
Une charge de moyenne puissance a été jetée par-dessus le mur d'un bâtiment qui sert de mosquée à la communauté marocaine de la région d'Ajaccio. Le toit a été soufflé, des portes ont été endommagées et les vitres ont volé en éclats.

Le gardien qui se trouvait à l'intérieur a été commotionné par la déflagration. Placé en observation au centre hospitalier d'Ajaccio, il souffre des voies auditives.

Cet attentat n'a pas été revendiqué.

Depuis plusieurs semaines, des actes à caractère raciste sont perpétrés en Corse.

José Rossi, président UMP de l'Assemblée de Corse, a condamné cet attentat avec la plus grande fermeté .

Il a appelé l'ensemble des élus insulaires à se rassembler dans une démarche de solidarité à l'égard d'une communauté qui apporte une contribution décisive au développement de notre île .

La Corse, qui a vocation à être une terre d'accueil, ne peut accepter de tels actes qui donnent de notre île la plus mauvaise image , écrit-il dans un communiqué.

Le président ukrainien Léonid Koutchma a annoncé jeudi qu'il avait demandé au Parquet la clôture d'une enquête ouverte récemment contre cinq journaux d'opposition, tout en reprochant à la presse d'abuser de la liberté d'expression.

J'ai déjà demandé au procureur général d'arrêter toutes les affaires ouvertes pour diffamation envers le président. Je n'en ai pas besoin, je peux me défendre moi-même , a déclaré lors d'une conférence de presse M. Koutchma, dont le régime est accusé par l'Union européenne (UE) de faire pression sur les médias.

Mais je ne peux pas accepter tout ce qui se passe dans notre pays et aucune personne normale ne le peut , a affirmé le chef de l'Etat en accusant la presse de multiplier attaques et diffamations envers les responsables ukrainiens.

Le Parquet avait annoncé au début du mois avoir ouvert une information judiciaire contre des journaux régionaux non identifiés pour ingérence dans les affaires de l'Etat et atteinte à l'autorité du président.

Ce n'est pas parce que la République donne sa chance à un Islam moderne qu'elle est prête à tout admettre , prévient le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy dans une interview à paraître vendredi dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles . Je ne conçois la tolérance que pour les tolérants.

Si M. Sarkozy s'est rendu le week-end dernier au congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), c'est pour leur dire ce que la République laïque et indivisible admet et ce qu'elle n'admet pas , souligne le ministre dans cet entretien accordé le 17 avril, soit deux jours avant ce déplacement au Bourget (Seine-Saint-Denis).

Ce qu'elle admet, et même ce qu'elle protège, c'est la liberté pour chacun de pratiquer son culte. Ce qu'elle n'admet pas, c'est l'intolérance et le refus des autres religions , précise le ministre.

Le président français Jacques Chirac a reçu mercredi le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, en visite privée en France.

Lors d'un déjeuner à l'Elysée, les deux hommes ont évoqué essentiellement les questions internationales, l'Irak et l'importance du droit international et du rôle des Nations unies , selon la porte-parole de la présidence française, Catherine Colonna.

Six employés internationaux de l'ONU ont franchi la frontière turco-irakienne vers Dohouk, devenant la première équipe des Nations unies à retourner en Irak depuis le début de la guerre.

L'armée israélienne a détruit, mercredi, au bulldozer la maison de deux responsables de la sécurité palestinienne dans la bande de Gaza, dont celle du cousin du dirigeant Yasser Arafat, selon des sources de sécurité.

Un bulldozer de l'armée, accompagné de deux chars, a détruit la maison du général Moussa Arafat, chef des renseignements de la police et cousin du président de l'Autorité palestinienne, à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, selon des responsables de la sécurité palestinienne.

L'armée a également détruit la maison du général Haj Moutlak, responsable des finances de la sécurité nationale dans la bande de Gaza, selon eux. Aucun des deux hommes ne se trouvait chez lui au moment des destructions, a-t-on ajouté.

L'armée n'a pas confirmé ces destructions dans l'immédiat.

Washington doit s'abstenir de menacer la Syrie pour ne pas aggraver la situation dans la région, ont estimé mercredi les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l'Algérie, Igor Ivanov et Abdelaziz Belkhadem, lors d'une rencontre à Moscou.

«La politique des menaces sans présentation de faits concrets peut aggraver la situation déjà compliquée de la région», a déclaré M. Ivanov lors d'une conférence de presse commune. «Des relations diplomatiques existent entre la Syrie et les États-Unis. Toute crainte (d'un côté ou de l'autre) doit être réglée dans le cadre de ces relations», a-t-il ajouté.

«Les menaces sont inadmissibles», a pour sa part estimé M. Belkhadem.

Les autorités algériennes démentent l'information, qualifiée de farfelue , rapportée par un journal koweïtien, selon laquelle deux hauts dignitaires irakiens auraient trouvé refuge en Algérie.

Par une dépêche de l'agence officielle APS, Alger a opposé un démenti officiel à l'information rapportée par le journal koweïtien Al Anba, et reprise par l'agence de presse chinoise Chine nouvelle, faisant état de l'arrivée, samedi en Algérie, du vice-président du régime irakien, Taha Yacine Ramadhan, et du ministre de l'Information, Mohamed Saïd Al Sahhaf. De source officielle ne pouvant être remise en cause, l'Algérie affirme qu'elle n'a jamais ouvert et n'ouvrira jamais ses portes à de telles aventures auxquelles le journal El Anba fait allusion , selon l'APS.

De son côté, la ministre de l'Information et de la Culture, porte-parole du gouvernement, Khalida Toumi a affirmé, sur les ondes de la radio algérienne, qu'il s'agissait d' informations farfelues .

Le grand mufti de Marseille, Soheib Bencheikh, affirme qu'il envisage de démissionner du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) car, selon lui, le ministre de l'Intérieur est en train de légitimer des courants obscurantistes . Je vais rencontrer Nicolas Sarkozy cette semaine, à sa demande. Ensuite, je verrai , ajoute M. Bencheikh dans un entretien paru mercredi dans La Provence .

Selon lui, le ministre a vu son autorité bafouée au Bourget (NDLR: lors du rassemblement le week-end dernier de l'Union des Organisations Islamiques de France) par les sifflets du public quand il a parlé de l'interdiction du voile sur les photos d'identité. Cela montre qu'il est en train de jouer avec le feu .

Cet incident montre que cette tendance encouragée par les conseillers de Sarkozy ne reculera devant rien pour s'attaquer aux institutions , ajoute Soheib Bencheikh.

Il n'y a pas de drogue douce ou de drogue dure . Il n'y a que des drogues interdites ... Dénonçant la complaisance de la gauche et des milieux branchés , le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a préconisé mercredi la tolérance zéro contre les petits consommateurs de drogue et la création d'une panoplie de sanctions graduées pour rafraîchir la loi de 1970 qui est, selon lui, périmée.

Yasser Arafat et son Premier ministre désigné Mahmoud Abbas se sont mis d'accord mercredi sur la composition du nouveau cabinet palestinien, a-t-on appris de source palestinienne.

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a affirmé hier que les manifestations chiites en cours à Kerbala annonçaient « la fin de l’influence américaine en Irak et dans la région ». Prenant la parole au cours d’un meeting dans la banlieue sud, cheikh Nasrallah a déclaré que « les millions (de fidèles) qui se rassemblent à Kerbala viennent apprendre du martyr Hussein (...) le refus de l’occupation et de l’humiliation ». Selon lui, « aucune référence religieuse ne donnera son aval à une collaboration avec l’occupant (...) et le peuple irakien trouvera de lui-même le moment et les formes de (sa) résistance ». Concernant les menaces US contre Damas, Nasrallah a estimé qu’elles visaient « à faire plier la Syrie et à l’obliger à confisquer les armes du Hezbollah ». « Nous sommes appelés à défendre la Syrie et à être prêts au combat », a-t-il dit.

La philosophe Elisabeth Badinter estime que l'homme n'est pas un ennemi à abattre , dans une interview à paraître jeudi dans L'Express, à l'occasion de la publication de son essai Fausse route (expression qui s'applique, selon elle, au féminisme français), publié chez Odile Jacob.

Depuis une quinzaine d'années, le féminisme dérive d'une façon qui me choque. Aveuglé par ses bons sentiments (...), il est en train de redonner vie aux stéréotypes préféministes les plus éculés , dit cette militante féministe de la première heure. Selon elle, l'image de la femme du XXIe siècle est celle d'une femme terrorisée et qui, dit-on, aurait toutes les raisons de l'être, une femme battue et maltraitée par l'homme, une femme-enfant irresponsable .

On se complaît dans l'idée que l'homme est toujours et partout un oppresseur et un tyran, incapable d'évoluer. Je trouve cette généralisation mensongère et contre-productive. La lutte contre les abus masculins sera d'autant plus efficace que les féministes s'interdiront les fantasmes pour rester au plus près de la vérité , poursuit-elle.

Les prix à la consommation en France ont progressé de 0,5% en mars par rapport à février et de 2,6% par rapport à mars 2002, selon les données définitives publiées mercredi par l'Institut National de la Statistique et des Etudes économiques (INSEE)