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Economie

Un pays africain refuse l'aide alimentaire américaine à base d'OGM.

Rédigé par OURABAH Sofiane | Lundi 26 Août 2002 à 00:00

           

La Zambie « rejète » le maïs américain. Dans le cadre du PAM( progamme alimentaire mondial) cinq pays sur six ont accepté l'aide américaine... polémique qui rebondit dans un contexte particulier :la veille du sommet de la Terre de Johannesburg.



La Zambie « rejete » le maïs américain. Dans le cadre du PAM( progamme alimentaire mondial) cinq pays sur six ont accépté l'aide américaine... polémique qui rebondit dans un contexte particulier :la veille du sommet de la Terre de Johannesburg

UNE PREMIERE. La zambie refuse le soutien américain visant a lutter contre la famine. A la veille du sommet de la Terre de Johannesburg, la plus grande réunion jamais organisée par les Nations-Unies, une rencontre de dix jours, au milieu de mesures de sécurité draconniennes, plusieurs milliers de délégués et une centaine de chefs d'état et de gouvernement. C'est dans ce contexte que polémique rebondit sur l'aide alimentaire à base d'OGM fournie par les Etats-Unis à six pays d'Afrique australe. La cause étant les 500 000 tonnes de céréales américaines destinées aux 13 millions d'habitants qui, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), sont menacés de famine. Vendredi, l'agence onusienne s'est félicitée que cinq des six pays en question se soient ralliés aux OGM. Seule la Zambie campe encore sur son refus de toute aide à base de biotechnologies. « Plutôt mourir de faim que consommer quelque chose de toxique», a averti le président zambien, Levy Mwanawasa. Depuis 48 heures, le PAM a dû demander aux ONG de cesser toute distribution de nourriture dans le pays. Une première en quarante années d'activités.

D'autres pays ont émis des conditions pour accepter les produits alimentaires americains à base d'OGM. Le Zimbabwe, pays où la famine a pris le tour le plus dramatique, refuse aussi le maïs jaune américain. En ce moment même, 15 000 tonnes sont bloquées dans des silos du port sud-africain de Durban, alors que les files d'attente s'allongent devant les supermarchés de la capitale, Harare. «Il n'y a pas de raison pour que ce qui n'est pas bon pour les Européens le soit pour les Africains», assure le conseiller à l'ambassade du Zimbabwe à Paris.  Dans les faits, la position de Harare est plus nuancée : non aux grains de maïs transgéniques qui risquent de contaminer les champs, et donc d'entraîner, à terme, une dépendance à l'égard des multinationales ; oui aux OGM, sous la forme de farine moulue destinée à être consommée.

Mais il est important de rappeller que moudre coûte cher : 25 dollars la tonne et c'est au gouvernement zimbabwéen d'en subir les frais. Le Mozambique refuse lui aussi tout risque de dissémination de semences OGM sur ses terres. Problème, le port de Maputo (la capitale) est, avec celui de Durban (Afrique du Sud), l'une des deux portes d'entrée du dispositif du PAM dans la région. Un arrangement a finalement été trouvé : les camions du PAM pourront traverser le Mozambique chargés de maïs OGM, à la condition d'être bâchés.


La question des OGM dans l'aide alimentaire en Afrique a créer des tensions diplomatiques notamment entre Les Etats Unis et l'Europe. Vexé de voir pour la première fois son bon maïs mis en quarantaine, alors même que le public américain le consomme, furieux de se voir suspecter de profiter de l'aide alimentaire pour disséminer ses OGM dans le Sud, Washington est intervenu mercredi auprès de Bruxelles pour que l'Europe tente de convaincre les pays d'Afrique australe.

Refus poli mais ferme de l'Union européenne. Il faut dire que l'UE est gênée aux entournures sur les OGM. Certes, leur commercialisation est suspendue depuis le moratoire de 1999, et plus de 75 % de consommateurs européens restent opposés à leur arrivée.  Mais la Commission est soucieuse d'éviter une nouvelle guerre économique et commerciale avec les Etats-Unis. Comme par habitude, le département d'Etat américain ne supporte pas les réticences européennes, et de ce fait leur argumentation se base sur le point faible des africain : la famine

«Des gens meurent de faim en Afrique, et les Européens, avec leur penchant à se mêler de choses stupides, ont dit aux Africains que ce maïs pouvait être à l'origine de problèmes de santé», a assuré à l'AFP un diplomate américain. «Les Etats-Unis font preuve de mauvaise foi dans cette affaire, rétorque Yannick Jadot, de Greenpeace. Depuis le protocole sur la biosécurité de Carthagène en 2000, toute exportation d'OGM doit faire l'objet, au nom du principe de précaution, d'un consentement préalable de l'importateur.»

Une position difficile à faire passer quand la vie de centaines de milliers d'Africains est en jeu, mais est-ce une raison pour trahir ce principe de précaution ? En tous les cas ce n'est pas le « boycott » de la zambie qui empêchera les multinationales américaines biotech a developper des produits alimentaires a base d'OGM et a les fournir aux pays dans le besoin. Les Etats-Unis avec leur multinationales de biotech n'auraient pas rêvé meilleur argument publicitaire pour favoriser leur image en tant que pays «  solidaire » aux pays pauvres en trouvant la solution contre la famine : les OGM, remède miracle à la faim dans le monde. Pays qui se dit solidaire mais pourtant l'administration américaine vient d'anoncer sont refus à la participation au sommet de la Terre..... leadership manqué pour les Etas-Unis  en matière de solidarité qui sera certainement récupéré par l'Europe qui marque sa présence dans ce sommet.





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