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Sur le vif

Un imam déchu de sa nationalité française

| Dimanche 15 Juin 2008 à 12:56

           


Un imam, Ilyes Hacène, pressenti pour être le recteur de la nouvelle mosquée de Créteil, est sous le coup d'un arrêté ministériel d'expulsion. Le ministère lui reproche des « prêches jugés radicaux ou des comportements susceptibles d'attenter à la sécurité nationale ».
Père de trois enfants, le religieux est déchu de la nationalité française.
Une procédure peu courante. Le Conseil d'Etat, qu'il avait saisi en espérant l'annulation de la décision du ministère de l'Intérieur, a rejeté sa requête début février, vient-on d'apprendre. Il pourrait donc être renvoyé dans son pays d'origine, en Algérie. « Après ce rendu du Conseil d'Etat, rien ne s'oppose à ce qu'on prenne une décision sur son expulsion. Il y a contre lui des faits jugés suffisamment graves qui justifient cet éloignement. Mais c'est au ministre de l'Intérieur de décider », indique le cabinet du préfet du Val-de-Marne.

Ce dernier avait déjà convoqué en décembre dernier la Comex (commission d'expulsion) pour décider du sort de l'imam. Selon deux rapports de police distincts, il lui est reproché son engagement au profit de « l'idéologie salafiste » et d'avoir tenu plusieurs fois, depuis le début des années 2000, des « prêches anti-Occidentaux ». A la lecture d'un rapport, il est noté qu'Ilyes Hacène aurait eu, précisément dans l'ancienne mosquée de Créteil, des propos « fustigeant Israël et les Etats-Unis ». Face à ces accusations, lui est resté muet. Il a saisi un avocat pour sa défense.

Président de l'Union des associations musulmanes de Créteil et responsable de la toute nouvelle mosquée dont le chantier se termine bientôt, Karim Benaïssa s'était élevé, dès l'apparition de cette affaire à l'automne dernier, contre une « machination » et avait dénoncé des accusations « infondées » contre l'imam de Créteil. Une source proche de l'association musulmane affirme, de son côté, que « l'imam n'a rien d'un engagé salafiste » mais qu'il serait victime d'un « contentieux matrimonial ».

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, s'était déplacé fin 2007 à Créteil pour visiter le chantier de la mosquée et apporter son soutien à l'imam de Créteil qui, selon lui, « prêche un islam modéré ». L'imam pourrait encore déposer un recours sur son expulsion.





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