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Sur le vif

Turkménistan: un diplomate français accusé d'espionnage

| Mardi 20 Juin 2006 à 09:07

           


Les autorités du Turkménistan ont accusé un diplomate français et un collaborateur de la mission de l'OSCE à Achkhabad de se livrer à des "activités illégales" contre cette république ex-soviétique d'Asie centrale dirigée par le président autoritaire Saparmourat Niazov. "Un conseiller culturel de l'ambassade de France, Henri Tomassini, et un collaborateur de la mission de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), Benjamin Moro, sont soupçonnés d'activités illégales dirigées contre le Turkménistan", a déclaré à la télévision le ministre de la sécurité nationale Geldymoukhammed Achirmoukhammedov, dans la nuit de lundi à mardi. Aucun commentaire n'a pu être obtenu immédiatement auprès des deux missions diplomatiques concernées.

M. Tomassini est en fait chargé d'affaires à l'ambassade, l'ambassadeur étant actuellement absent. L'enquête sur les activités des deux hommes, a affirmé le ministre, a permis d'identifier trois citoyens du Turkménistan qui "s'employaient à recueillir illégalement des informations destinées à semer le mécontentement dans la population". Il a reproché à M. Tomassini d'avoir "remis des appareils vidéos secrets au ressortissant turkmène Annakourban Amanguilydjov pour lui permettre de filmer secrètement une imitation de rassemblement de personnes mécontentes, des lieux de détention, et des bâtiments appartenant à l'armée et aux organes de sécurité".

Toujours selon M. Achirmoukhammedov, ces renseignements étaient destinés à un Britannique et à une Française, qui devaient visiter le Turkménistan en qualité de touristes. Ces deux personnes étaient déjà venues à Achkhabad en mars dernier et ont donné alors à Amanguilydjov "des leçons pour se servir d'un appareil vidéo spécial caché dans les lunettes pour tourner des images clandestinement". Ce même Turkmène "a été utilisé par des services spéciaux étrangers" après avoir reçu une formation à ce genre d'activité lors de sa participation à des manifestations antigouvernementales dans la ville ukrainienne de Donetsk et lors d'une visite dans une école "pour la défense des droits de l'Homme" à Varsovie, a encore dit le ministre de la sécurité nationale.

Il a affirmé que ces activités étaient inspirées par plusieurs opposants turkmènes en exil, accusés par Achkhabad d'avoir ourdi la tentative d'assassinat contre le président Niazov du 25 novembre 2002, suivie d'une vague de répression contre les milieux d'opposition. "Ces faits seront communiqués aux chefs des missions diplomatiques concernées et entraîneront des mesures appropriées. Personne n'est en mesure de détruire notre pays ni d'empêcher le peuple turkmène de bâtir son avenir pacifique", a déclaré M. Niazov à la télévision après l'intervention de son ministre de la sécurité nationale.

Le Turkménistan est dirigé par M. Niazov depuis la période soviétique. Après l'indépendance du pays en 1991, il a institué un culte de la personnalité autour de lui et de sa famille, fondant l'un des régimes les plus fermés au monde.





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