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Sur le vif

Sans papiers: 30.000 demandes de régularisation

| Mercredi 16 Août 2006 à 10:23

           


Hier soir sur France2, Nicolas Sarkozy a affirmé avoir reçu "un peu moins de 30.000" demandes de régularisation de parents sans-papiers d'enfants scolarisés en France. "Environ 6.000" obtiendront des papiers, a-t-il prédit. "Ceux qui auront obtenu des papiers auront le droit de rester en France", mais "ceux qui n'auront pas obtenu de papiers auront vocation à retourner dans leur pays", a-t-il prévenu. Et "je ne céderai à aucune pression".

Le ministre de l'Intérieur reste ainsi sur la ligne qu'il avait fixée lors d'une réunion place Beauvau le 24 juillet où Il tablait sur 20.000 demandes, mais déjà 6.000 régularisations.

M. Sarkozy a par ailleurs contesté l'accusation de "traque aux enfants" lancée par des associations comme le Réseau Education sans frontières (RESF), qui a promis de se mobiliser plus que jamais pour empêcher l'expulsion des milliers d'élèves et de leur famille qui seront toujours sans papiers à la rentrée. "Un certain nombre d'associations font assaut de démagogie" et "d'irresponsabilité", a-t-il accusé.

"Nous avons regardé les dossiers un par un", a-t-il assuré. "Ceux qui ont des attaches avec la France, on leur donne des papiers, ceux qui n'ont pas d'attaches, on les renvoie".

Dimanche, la famille ukrainienne Kotsyuba a ainsi été la première à être expulsée après le rejet de sa demande de régularisation. "Le père ne parlait pas un mot de français", "il n'y avait aucune menace contre lui" en Ukraine et "ses enfants les plus âgés avaient trois ans, donc on peut pas dire qu'ils étaient scolarisés", s'est justifié Nicolas Sarkozy.

"J'estime que renvoyer en Ukraine des Ukrainiens n'a rien à voir avec la traque aux enfants" et "je ne vois pas en quoi ce n'est pas conforme aux principes de la République", a-t-il lancé.

Désormais, "à partir du moment où on a une lettre de refus d'obtention de papiers (...), on a vocation à quitter la France", a prévenu le ministre de l'Intérieur. Et "si dans un contrôle par des gendarmes ou par des policiers on est arrêté, on sera raccompagné chez soi. C'est la règle".

Si l'on s'en tient aux estimations officielles, 18.000 parents sans-papiers déboutés de la circulaire seront toujours dans l'illégalité quand leurs enfants reprendront le chemin de l'école à la rentrée.

A ce chiffre, il faudrait ajouter celui des parents dont les enfants sont arrivés en France après l'âge de 13 ans, des sans-papiers dont le conjoint est en situation régulière et des jeunes lycéens majeurs, qui étaient tous exclus du champ d'application de la circulaire et qui n'ont généralement pas eu le droit de déposer un dossier, selon la Cimade.

Selon les associations de défense des étrangers environ 40.000 à 50.000 sans-papiers envoient leurs enfants à l'école en France.





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