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Sur le vif

Roissy: deux débadgés retrouvent l'habilitation

| Mercredi 8 Novembre 2006

           


Le juge des référés de Bobigny (Seine-Saint-Denis) va se prononcer vendredi sur la demande de "documents justifiant le retrait de badges d'habilitation" à huit salariés de la plateforme aéroportuaire de Roissy, alors que l'avocat du préfet a déjà annoncé mercredi la restitution de ces badges à deux d'entre eux.

Avant même l'audience mercredi matin devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny, Me Georges Holleaux a fait savoir que deux des huit salariés allaient pouvoir reprendre leurs postes et a remis les documents justifiant le retrait de badge aux six autres au procureur de la République.

"Nous allons demander au procureur de nous communiquer ces documents", a déclaré Me Eric Moutet, l'avocat des "débadgés" à l'Associated Press. "Nous sommes très satisfaits du résultat puisque la communication des pièces était l'objet de notre demande".

Selon Me Moutet, les documents justifiant le retrait des badges pour des raisons de sûreté sont les fiches de renseignement de l'UCLAT (L'Unité centrale de lutte antiterroriste) concernant les six hommes.

Le fait que deux salariés se voient restituer leurs badges avant l'audience, semble indiquer aussi, selon l'avocat, que le préfet et le ministère de l'Intérieur ne disposent pas les concernant d'éléments justifiant le retrait des badges d'accès.

Soixante-douze salariés de confession musulmane travaillant depuis des années dans la zone sécurisée de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle se sont vus retirer en septembre leurs badges d'habilitation par le sous-préfet de Seine-Saint-Denis.

Onze d'entre eux ont engagé des actions en justice avec l'appui des syndicats dont ils faisaient partie. Une plainte pénale pour "discrimination" a été déposée au tribunal de grande instance de Bobigny où une enquête préliminaire a été ouverte.

Par ailleurs, huit salariés, soutenus par la CFDT, ont saisi le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) afin qu'il suspende la décision préfectorale. L'audience doit se tenir vendredi après-midi.