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Sur le vif

Rapt d'un imam: un chef du renseignement militaire limogé

| Lundi 20 Novembre 2006 à 16:36

           


Lundi, le gouvernement italien a limogé le général Nicolo Pollari, patron du renseignement militaire, mis en cause dans l'enlèvement en Italie d'un ex-imam égyptien par des agents de la CIA.

Le haut responsable se trouvait sur la sellette depuis plusieurs mois à la suite d'une enquête du parquet de Milan (nord) sur l'enlèvement de l'ex-imam en février 2003.

Des membres du renseignement militaire (SISMI), dont le général Pollari, sont accusés de complicité d'enlèvement dans cette affaire.

L'ex-imam égyptien, connu sous le nom d'Abou Omar et soupçonné de terrorisme, a été enlevé à Milan par un commando de la CIA, aidé d'agents italiens, le 17 février 2003. Transféré dans son pays, il a été incarcéré et affirme avoir été torturé.

Les chefs du SISDE (renseignement intérieur) et du CESIS, une structure coordonnant les activités du SISDE et du SISMI, ont également été remplacés.

Le chef du gouvernement de centre-gauche Romano Prodi a assuré qu'il s'agissait d'une "rotation naturelle" à la tête des trois agences.

L'enlèvement de l'imam empoisonne depuis des mois les relations entre le gouvernement italien et les Etats-Unis.

Roberto Castelli, l'ancien ministre de la Justice de Silvio Berlusconi, avait refusé de transmettre à Washington les demandes d'extradition de la justice italienne contre les 26 agents de la CIA soupçonnés d'enlèvement.

Une demande similaire se trouve à l'heure actuelle sur le bureau de son successeur de gauche, Clemente Mastella, même si les agents font déjà l'objet d'un mandat d'arrêt européen.

Le rapt de l'iman est l'un des cas étudiés dans le rapport du Conseil de l'Europe rédigé en 2006 par le parlementaire Dick Marty sur les vols secrets de la CIA.

Le nouveau gouvernement de Romano Prodi avait annoncé dans son programme électoral sa volonté de réformer les services de renseignement pour qu'ils soient plus efficaces et mieux contrôlés par le Parlement.





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