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Sur le vif

Racisme au Quai d’Orsay : de fausses accusations pour des employés

Rédigé par La Rédaction | Lundi 19 Mai 2014 à 15:46

           


La plainte de Zaïr Kédadouche, un ancien ambassadeur français, pour discriminations contre son employeur, le ministère des Affaires étrangères, passe mal auprès de ses anciens collègues. Plusieurs agents du ministère ont ainsi décidé de lui répondre dans une tribune publiée sur Le Plus du Nouvel Observateur samedi 17 mai.

La quarantaine de signataires de ce texte disent avoir été « profondément choqués, indignés, blessés » en lisant les « allégations de M. Kédadouche ». L’homme d’origine algérienne a raconté avoir été la cible d’attaques racistes tout au long de sa carrière au Quai d’Orsay. Venant d’un milieu modeste, il a également dit y avoir subi une discrimination sociale. M. Kédadouche avait ainsi expliqué que des postes lui avait été refusés notamment en Belgique pour ne pas froisser la communauté juive et l'extrême droite locale.

En juin 2013, il avait d’abord alerté le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur les discriminations dont il était victime dans une lettre qu’il avait rendu publique. Mais rien n’aurait visiblement changé car en mars dernier, M. Kédadouche a décidé d’adresser une lettre à François Hollande avant de démissionner le 1er avril.

Une image du ministère « salie »

Il n’hésite pas à médiatiser sa démission rendue publique le 13 mai. L’ancien footballeur professionnel met en cause sa hiérarchie qui n’a pas su lui apporter son soutien selon lui. « Si nous ne pouvons exclure à des comportements individuels racistes susceptibles de se produire partout et qui restent une exception, nous avons la conviction intime que le Quai d’Orsay est l’une des administrations les plus ouvertes et les plus tournées vers l’universalité », répondent ses anciens collègues. « Les noms et les profils les plus originaux côtoient des noms et des profils beaucoup plus classiques », argument-ils, en assurant que « si on n’aime pas la diversité, on ne choisit pas le Quai d’Orsay ».

Ils poursuivent en mettant sérieusement en doute les accusations de l’ancien ambassadeur. « M. Kédadouche a-t-il étayé ses accusations de manière crédible auprès des instances compétentes au sein du ministère ? Nous ne le croyons pas : si racisme il y avait eu, nous ne doutons pas que des sanctions auraient été prises car cette administration tire toute sa force de la diversité et de la cohésion de ses agents qui doivent maîtriser les langues étrangères les plus variées et vivre bien souvent dans des pays très éloignés ». « Ces accusations sans fondement salissent notre image et notre honneur et nous le déplorons », ajoutent-ils.

Les signataires terminent en mettant en exergue le fait que M. Kédadouche a « eu la chance rare d’accéder à ces postes (consul général et ambassadeur, ndlr) après un parcours professionnel différent ». Par la voix de son porte-parole, Romain Nadal, le Quai d’Orsay s’était déjà défendu en assurant que « lorsque l'inspection a travaillé avec lui, il n'a fait état d'accusations de racisme et de xénophobie ».

Zaïr Kédadouche, qui indique avoir gardé trop longtemps le silence sur les humiliations qu’il a subi, doit à présent affronter le désaveu public de ses ex-collègues.

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