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Sur le vif

Pakistan : une mosquée historique des Ahmadis attaquée et détruite en plein Ramadan

Rédigé par | Vendredi 25 Mai 2018 à 19:05

           


La mosquée Mubarak, à Sialkot, au Pakistan, a été détruite le 24 mai par une foule nourrie par la haine des Ahmadis à qui le lieu de culte appartient. A l'image, la mosquée avant sa destruction.
La mosquée Mubarak, à Sialkot, au Pakistan, a été détruite le 24 mai par une foule nourrie par la haine des Ahmadis à qui le lieu de culte appartient. A l'image, la mosquée avant sa destruction.
Les persécutions contre les Ahmadis sont monnaie courante au Pakistan. A Islamabad, une mosquée centenaire a été détruite, jeudi 24 mai au soir, une semaine après le début du jeûne du Ramadan, par une foule dirigée par des religieux ultraconservateurs. Le dôme et les minarets de cette mosquée appartenant à la communauté ahmadie n’ont pas résisté à la détermination des assaillants.

L'attaque a été dirigée contre la mosquée Mubarak de Sialkot, près de la frontière indienne, par des religieux extrémistes nourris par une haine de l'ahmadisme qu'ils considèrent comme une hérésie. « En tant que musulmans, il était de votre responsabilité de terminer ce travail », s'est ainsi adressé l'un d'eux à une foule chauffée à blanc. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux témoignent de la violence de l'attaque.


Saleemuddin, le porte-parole de la minorité ahmadie, parle d’une centaine de personnes qui ont pris d’assaut le lieu de culte, provoquant alors la destruction de plusieurs parties de l'édifice religieux. Il soupçonne également une collusion entre les assaillants et les autorités dont des représentants étaient sur place au moment de l’attaque. Une affirmation tout de suite démentie par la police, elle aussi accusée de n'avoir rien fait.

Asad Sarfraz, responsable de la police locale, a justifié la présence de responsables municipaux dans la mosquée par le retrait des « rénovations illégales » entreprises au sein de la mosquée. En réponse, Saleemuddin a présenté auprès de Reuters une preuve de l’autorisation obtenue pour les rénovations en question.

Bien que la communauté ahmadie revendique une identité musulmane, elle souffre d'une forte marginalisation au Pakistan, où ils sont déclarés par la Constitution comme « non-musulmans » en considérant le fondateur de l'ahmadisme Mirza Ghulam Ahmad comme un prophète et un messie. Le gouvernement pakistanais n'a pas réagi à ce jour à cette agression.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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