Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Lyon: manifestation pour l'ouverture du lycée musulman

| Jeudi 5 Octobre 2006 à 15:58

           


Une centaine de personnes ont protesté devant le rectorat de l'académie de Lyon contre l'interdiction de l'ouverture d'un collège-lycée privé musulman dans l'agglomération lyonnaise, à Décines.

Derrière des banderoles "Droit à l'enseignement pour tous", "Non à l'arbitraire", "Pourquoi nous priver d'une école privée ?" ou "Al'Kindi c'est notre droit", les manifestants se sont relayés pendant quatre heures pour réclamer l'ouverture de l'établissement entièrement financé par la communauté musulmane.

Parmi les manifestants, Amel, étudiante en sciences de l'éducation, a estimé que le projet pourrait apporter une solution aux problèmes rencontrés par les jeunes portant le foulard.

"On nous interdit l'accès aux écoles de l'Education nationale alors que le voile n'a rien à voir avec l'éducation", a déclaré la jeune femme qui se destine à l'enseignement.

"Les juifs, les catholiques ont bien leurs écoles, alors pourquoi pas nous, nous sommes français, il faut en tenir compte", a expliqué de son côté Wahiba, 36 ans, mère de quatre enfants qu'elle souhaitait inscrire dans l'établissement.

Le 30 août, à quelques jours de la première rentrée, le recteur Alain Morvan avait refusé l'ouverture pour des raisons de sécurité et de pollution du site. Il avait aussi fait valoir la démission du directeur de l'établissement, des raisons jugées peu crédibles par l'association Al'Kindi à l'origine du projet.

Le 22 septembre, le Conseil académique de l'Education nationale (CAEN) a, à son tour, exprimé son opposition à l'ouverture de l'école.

"Nous avons demandé une audience au ministre de l'Education nationale pour qu'il nous explique les raisons véritables de ce blocage", a déclaré Azzedine Gaci, président du Conseil régional du Culte Musulman, lors de la manifestation.

"Il ne faut pas renforcer le sentiment d'injustice chez les jeunes musulmans", a-t-il ajouté, soulignant l'importance "de donner à l'islam de France toute sa place et de ne pas considérer les musulmans comme des citoyens de second ordre".

Le collège-lycée, qui avait enregistré 138 inscriptions d'élèves de la sixième à la seconde, devait ouvrir ses portes le 4 septembre.





SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !