Diffusée en janvier dernier, une circulaire du ministère du travail inquiète les missions locales. Elle demande de meilleurs résultats en termes d’insertion professionnelles des jeunes bénéficiaires et un financement des établissements en fonction « des éléments de contexte et de performance ». Une dictature du chiffre qui ne fait pas l’unanimité sur le terrain car l’accompagnement global des jeunes (santé, suivi psychologique, ..) a toujours été au centre des préoccupations des missions locales. Les missions locales sont d'ailleurs, bien souvent, le premier interlocuteur des jeunes des quartiers, lors de leur sortie du système scolaire. Elles tentent alors, avec les outils qu'elles possèdent, de les orienter vers un emploi ou une formation.
Une prise en charge globale
Avec 471 antennes sur tout le territoire français, les missions locales accueillent chaque année plus d’un million de jeunes en entretien. Ce « service public à l’insertion des jeunes », travaille à la mise en place d’une « politique locale concertée d’insertion professionnelle et sociale des jeunes ». Et si créer des passerelles pour l’emploi à des jeunes, sortis du système scolaire sans diplômes est le cœur de métier des missions locales, celles-ci ont un rôle beaucoup plus large à jouer.
« Les jeunes qui se présentent chez nous sont dirigés vers un conseiller qui deviendra leur référent, explique Philippe Jourdan, directeur de mission locale à Rennes, ensuite nous pouvons activer des dispositifs que nous avons à disposition pour orienter le jeune vers un emploi, une formation,... »
Mais une insertion par l'emploi ne peut réussir si les jeunes ne sont pas intégrés socialement. « Nous avons également des dispositifs pour trouver un logement, continue Philippe Jourdan, il y a également la problématique du transport, souvent ces jeunes n'ont pas le permis de conduire et ne sont donc pas mobiles. Certains ont également besoin d'un soutien psychologique. »
Et pour remplir cet objectif, les missions locales ont besoin de personnels. Elles sont financées principalement par les collectivités locales, mais aussi par l’Etat et l'Union Européenne. Mais les enveloppes se tarissent, d’ailleurs les 1 000 personnes embauchées dans le cadre d’un plan de relance lancé en 2010 devraient être licenciés car les financements de leur poste ne seront pas renouvelés. Un coup dur pour les missions locales qui accusent l’Etat de leur demander de faire plus avec moins.
« Les jeunes qui se présentent chez nous sont dirigés vers un conseiller qui deviendra leur référent, explique Philippe Jourdan, directeur de mission locale à Rennes, ensuite nous pouvons activer des dispositifs que nous avons à disposition pour orienter le jeune vers un emploi, une formation,... »
Mais une insertion par l'emploi ne peut réussir si les jeunes ne sont pas intégrés socialement. « Nous avons également des dispositifs pour trouver un logement, continue Philippe Jourdan, il y a également la problématique du transport, souvent ces jeunes n'ont pas le permis de conduire et ne sont donc pas mobiles. Certains ont également besoin d'un soutien psychologique. »
Et pour remplir cet objectif, les missions locales ont besoin de personnels. Elles sont financées principalement par les collectivités locales, mais aussi par l’Etat et l'Union Européenne. Mais les enveloppes se tarissent, d’ailleurs les 1 000 personnes embauchées dans le cadre d’un plan de relance lancé en 2010 devraient être licenciés car les financements de leur poste ne seront pas renouvelés. Un coup dur pour les missions locales qui accusent l’Etat de leur demander de faire plus avec moins.
Etre efficace et s’améliorer
Ces structures de proximité n’échappent donc pas à la dictature du chiffre. Il faut afficher des résultats sur le taux d’employabilité des jeunes. Une urgence au vue des derniers chiffres du chômage. « Il ne s’agit pas de payer à la prestation ou à la performance en tant que telle, mais de demander aux missions locales d’être efficaces et de s’améliorer », affirme au Monde, Gabrielle Hoppé, du ministère de l’emploi.
Philippe Jourdan émet, quand à lui, quelques réserves sur un financement « à la performance ». « Tout d'abord, cela risque d'inciter les missions locales à s'intéresser aux jeunes les plus proches de l'emploi pour augmenter les chiffres. Et puis chaque mission locale doit faire face à un contexte économique local différent. » Le risque est donc de voir le public le plus précaire, être mis encore plus en marge de l'emploi.
Philippe Jourdan émet, quand à lui, quelques réserves sur un financement « à la performance ». « Tout d'abord, cela risque d'inciter les missions locales à s'intéresser aux jeunes les plus proches de l'emploi pour augmenter les chiffres. Et puis chaque mission locale doit faire face à un contexte économique local différent. » Le risque est donc de voir le public le plus précaire, être mis encore plus en marge de l'emploi.
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